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9 décembre 2023 6 09 /12 /décembre /2023 07:30

 

la crèche de Greccio


DU SOUVERAIN PONTIFE
FRANÇOIS
SUR LA SIGNIFICATION ET LA VALEUR DE LA CRÈCHE


1. Le merveilleux signe de la crèche, si chère au peuple chrétien, suscite toujours stupeur et
émerveillement. Représenter l'événement de la naissance de Jésus, équivaut à annoncer le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu avec simplicité et joie. La crèche, en effet, est comme un Évangile vivant, qui découle des pages de la Sainte Écriture. En contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l'humilité de Celui qui s'est fait homme pour rencontrer chaque homme. Et, nous découvrons qu'Il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui.


     Par cette lettre je voudrais soutenir la belle tradition de nos familles qui, dans les jours qui précèdent Noël, préparent la crèche. Tout comme la coutume de l'installer sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux, les prisons, sur les places publiques... C'est vraiment un exercice d'imagination créative, qui utilise les matériaux les plus variés pour créer de petits chefs-d'œuvre de beauté. On l’apprend dès notre enfance : quand papa et maman, ensemble avec les grands-parents, transmettent cette habitude joyeuse qui possède en soi une riche spiritualité populaire. Je souhaite que cette pratique ne se perde pas ; mais au contraire, j'espère que là où elle est tombée en désuétude, elle puisse être redécouverte et revitalisée.
 

2. L'origine de la crèche se trouve surtout dans certains détails évangéliques de la naissance de Jésus à Bethléem. L'évangéliste Luc dit simplement que Marie « mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (2, 7). Jésus est couché dans une mangeoire, appelée en latin praesepium, d'où la crèche.


     En entrant dans ce monde, le Fils de Dieu est déposé à l’endroit où les animaux vont manger. La paille devient le premier berceau pour Celui qui se révèle comme « le pain descendu du ciel » (Jn 6, 41). C’est une symbolique, que déjà saint Augustin, avec d'autres Pères, avait saisie lorsqu'il écrivait : « Allongé dans une mangeoire, il est devenu notre nourriture » (Serm. 189, 4). En réalité, la crèche contient plusieurs mystères de la vie de Jésus de telle sorte qu’elle nous les rend plus proches de notre vie quotidienne.


     Mais venons-en à l'origine de la crèche telle que nous la comprenons. Retrouvons-nous en pensée à Greccio, dans la vallée de Rieti, où saint François s'arrêta, revenant probablement de Rome, le 29 novembre 1223, lorsqu’il avait reçu du Pape Honorius III la confirmation de sa Règle. Après son voyage en Terre Sainte, ces grottes lui rappelaient d'une manière particulière le paysage de Bethléem.


     Et il est possible que le Poverello ait été influencé à Rome, par les mosaïques de la Basilique de Sainte Marie Majeure, représentant la naissance de Jésus, juste à côté de l'endroit où étaient conservés, selon une tradition ancienne, les fragments de la mangeoire.
Les Sources franciscaines racontent en détail ce qui s'est passé à Greccio. Quinze jours avant Noël, François appela un homme du lieu, nommé Jean, et le supplia de l'aider à réaliser un vœu : « Je voudrais représenter l'Enfant né à Bethléem, et voir avec les yeux du corps, les souffrances dans lesquelles il s’est trouvé par manque du nécessaire pour un nouveau-né, lorsqu'il était couché dans un berceau sur la paille entre le bœuf et l'âne »[1]. Dès qu'il l'eut écouté, l'ami fidèle alla immédiatement préparer, à l'endroit indiqué, tout le nécessaire selon la volonté du saint. Le 25 décembre, de nombreux frères de divers endroits vinrent à Greccio accompagnés d’hommes et de femmes provenant des fermes de la région, apportant fleurs et torches pour illuminer cette sainte nuit. Quand François arriva, il trouva la mangeoire avec la paille, le bœuf et l'âne. Les gens qui étaient accourus manifestèrent une joie indicible jamais éprouvée auparavant devant la scène de Noël. Puis le prêtre, sur la mangeoire, célébra solennellement l'Eucharistie, montrant le lien entre l'Incarnation du Fils de Dieu et l'Eucharistie. À cette occasion, à Greccio, il n'y a pas eu de santons : la crèche a été réalisée et vécue par les personnes présentes[2].


C'est ainsi qu'est née notre tradition : tous autour de la grotte et pleins de joie, sans aucune distance entre l'événement qui se déroule et ceux qui participent au mystère.
Le premier biographe de saint François, Thomas de Celano, rappelle que s'ajouta, cette nuit-là, le don d'une vision merveilleuse à la scène touchante et simple : une des personnes présentes vit, couché dans la mangeoire, l'Enfant Jésus lui-même. De cette crèche de Noël 1223, « chacun s’en retourna chez lui plein d'une joie ineffable »[3].


3. Saint François, par la simplicité de ce signe, a réalisé une grande œuvre d'évangélisation. Son enseignement a pénétré le cœur des chrétiens et reste jusqu'à nos jours une manière authentique de proposer de nouveau la beauté de notre foi avec simplicité. Par ailleurs, l'endroit même où la première crèche a été réalisée exprime et suscite ces sentiments. Greccio est donc devenu un refuge pour l'âme qui se cache dans le rocher pour se laisser envelopper dans le silence.


Pourquoi la crèche suscite-t-elle tant d'émerveillement et nous émeut-elle ? Tout d'abord parce qu'elle manifeste la tendresse de Dieu. Lui, le Créateur de l'univers, s'abaisse à notre petitesse. Le don de la vie, déjà mystérieux à chaque fois pour nous, fascine encore plus quand nous voyons que Celui qui est né de Marie est la source et le soutien de toute vie. En Jésus, le Père nous a donné un frère qui vient nous chercher quand nous sommes désorientés et que nous perdons notre direction ; un ami fidèle qui est toujours près de nous. Il nous a donné son Fils qui nous pardonne et nous relève du péché.


Faire une crèche dans nos maisons nous aide à revivre l'histoire vécue à Bethléem. Bien sûr, les Évangiles restent toujours la source qui nous permet de connaître et de méditer sur cet Événement, cependant la représentation de ce dernier par la crèche nous aide à imaginer les scènes, stimule notre affection et nous invite à nous sentir impliqués dans l'histoire du salut, contemporains de l'événement qui est vivant et actuel dans les contextes historiques et culturels les plus variés.


D'une manière particulière, depuis ses origines franciscaines, la crèche est une invitation à "sentir" et à "toucher" la pauvreté que le Fils de Dieu a choisie pour lui-même dans son incarnation. Elle est donc, implicitement, un appel à le suivre sur le chemin de l'humilité, de la pauvreté, du dépouillement, qui, de la mangeoire de Bethléem conduit à la croix. C'est un appel à le rencontrer et à le servir avec miséricorde dans les frères et sœurs les plus nécessiteux (cf. Mt 25, 31-46).


4. J'aimerais maintenant passer en revue les différents signes de la crèche pour en saisir le sens qu'ils portent en eux. En premier lieu, représentons-nous le contexte du ciel étoilé dans l'obscurité et dans le silence de la nuit. Ce n'est pas seulement par fidélité au récit évangélique que nous faisons ainsi, mais aussi pour la signification qu’il possède. Pensons seulement aux nombreuses fois où la nuit obscurcit notre vie. Eh bien, même dans ces moments-là, Dieu ne nous laisse pas seuls, mais il se rend présent pour répondre aux questions décisives concernant le sens de notre existence : Qui suis-je ? D'où est-ce que je viens ? Pourquoi suis-je né à cette époque ? Pourquoi est-ce que j'aime ?


Pourquoi est-ce que je souffre ? Pourquoi vais-je mourir ? Pour répondre à ces questions, Dieu s'est fait homme. Sa proximité apporte la lumière là où il y a les ténèbres et illumine ceux qui traversent l’obscurité profonde de la souffrance (cf. Lc 1, 79).
Les paysages qui font partie de la crèche méritent, eux aussi, quelques mots, car ils représentent souvent les ruines d'anciennes maisons et de palais qui, dans certains cas, remplacent la grotte de Bethléem et deviennent la demeure de la Sainte Famille. Ces ruines semblent s'inspirer de la Légende dorée du dominicain Jacopo de Voragine (XIIIème siècle), où nous pouvons lire une croyance païenne selon laquelle le temple de la Paix à Rome se serait effondré quand une Vierge aurait donné naissance.


Ces ruines sont avant tout le signe visible de l'humanité déchue, de tout ce qui va en ruine, de ce qui est corrompu et triste. Ce scénario montre que Jésus est la nouveauté au milieu de ce vieux monde, et qu'il est venu guérir et reconstruire pour ramener nos vies et le monde à leur splendeur originelle.


5. Quelle émotion devrions-nous ressentir lorsque nous ajoutons dans la crèche des montagnes, des ruisseaux, des moutons et des bergers ! Nous nous souvenons ainsi, comme les prophètes l'avaient annoncé, que toute la création participe à la fête de la venue du Messie. Les anges et l'étoile de Bethléem sont le signe que nous sommes, nous aussi, appelés à nous mettre en route pour atteindre la grotte et adorer le Seigneur.


« Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait
connaître » (Lc 2, 15) : voilà ce que disent les bergers après l'annonce faite par les anges. C'est un très bel enseignement qui nous est donné dans la simplicité de sa description. Contrairement à tant de personnes occupées à faire mille choses, les bergers deviennent les premiers témoins de l’essentiel, c’est-à-dire du salut qui est donné. Ce sont les plus humbles et les plus pauvres qui savent accueillir l'événement de l'Incarnation. À Dieu qui vient à notre rencontre dans l'Enfant Jésus, les bergers répondent en se mettant en route vers Lui, pour une rencontre d'amour et d'étonnement reconnaissant.
C'est précisément cette rencontre entre Dieu et ses enfants, grâce à Jésus, qui donne vie à notre religion, qui constitue sa beauté unique et qui transparaît de manière particulière à la crèche.


6. Dans nos crèches, nous avons l'habitude de mettre de nombreux santons symboliques. Tout d'abord, ceux des mendiants et des personnes qui ne connaissent pas d'autre abondance que celle du cœur. Eux aussi sont proches de l'Enfant Jésus à part entière, sans que personne ne puisse les expulser ou les éloigner du berceau improvisé, car ces pauvres qui l'entourent ne détonnent pas au décor. Les pauvres, en effet, sont les privilégiés de ce mystère et, souvent, les plus aptes à reconnaître la présence de Dieu parmi nous.


Les pauvres et les simples dans la crèche rappellent que Dieu se fait homme pour ceux qui ressentent le plus le besoin de son amour et demandent sa proximité. Jésus, « doux et humble de cœur » (Mt 11,29), est né pauvre, il a mené une vie simple pour nous apprendre à saisir l'essentiel et à en vivre. De la crèche, émerge clairement le message que nous ne pouvons pas nous laisser tromper par la richesse et par tant de propositions éphémères de bonheur. Le palais d'Hérode est en quelque sorte fermé et sourd à l'annonce de la joie. En naissant dans la crèche, Dieu lui-même commence la seule véritable révolution qui donne espoir et dignité aux non désirés, aux marginalisés : la révolution de l'amour, la révolution de la tendresse. De la crèche, Jésus a proclamé, avec une douce puissance, l'appel à partager avec les plus petits ce chemin vers un monde plus humain et plus fraternel, où personne n'est
exclu ni marginalisé.


Souvent les enfants - mais aussi les adultes ! - aiment ajouter à la crèche d'autres figurines qui semblent n'avoir aucun rapport avec les récits évangéliques. Cette imagination entend exprimer que, dans ce monde nouveau inauguré par Jésus, il y a de la place pour tout ce qui est humain et pour toute créature. Du berger au forgeron, du boulanger au musicien, de la femme qui porte une cruche d’eau aux enfants qui jouent... : tout cela représente la sainteté au quotidien, la joie d’accomplir les choses de la vie courante d'une manière extraordinaire, lorsque Jésus partage sa vie divine avec nous.7. Peu à peu, la crèche nous conduit à la grotte, où nous trouvons les santons de Marie et de Joseph.


Marie est une mère qui contemple son enfant et le montre à ceux qui viennent le voir. Ce santon nous fait penser au grand mystère qui a impliqué cette jeune fille quand Dieu a frappé à la porte de son cœur immaculé. À l'annonce de l'ange qui lui demandait de devenir la mère de Dieu, Marie répondit avec une obéissance pleine et entière. Ses paroles : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38), sont pour nous tous le témoignage de la façon de s’abandonner dans la foi à la volonté de Dieu. Avec ce "oui" Marie est devenue la mère du Fils de Dieu, sans perdre mais en consacrant, grâce à lui, sa virginité. Nous voyons en elle la Mère de Dieu qui ne garde pas son Fils seulement pour elle-même, mais demande à chacun d'obéir à sa parole et de la mettre en pratique (cf. Jn 2, 5).
À côté de Marie, dans une attitude de protection de l'Enfant et de sa mère, se trouve saint Joseph. Il est généralement représenté avec un bâton à la main, et parfois même tenant une lampe. Saint Joseph joue un rôle très important dans la vie de Jésus et de Marie. Il est le gardien qui ne se lasse jamais de protéger sa famille. Quand Dieu l'avertira de la menace d'Hérode, il n'hésitera pas à voyager pour émigrer en Égypte (cf. Mt 2, 13-15). Et ce n’est qu’une fois le danger passé, qu’il ramènera la famille à Nazareth, où il sera le premier éducateur de Jésus enfant et adolescent. Joseph portait dans son cœur le grand mystère qui enveloppait Jésus et Marie son épouse, et, en homme juste, il s’est toujours confié à la volonté de Dieu et l’a mise en pratique.


8. Le cœur de la crèche commence à battre quand, à Noël, nous y déposons le santon de l'Enfant Jésus. Dieu se présente ainsi, dans un enfant, pour être accueilli dans nos bras. Dans la faiblesse et la fragilité, se cache son pouvoir qui crée et transforme tout. Cela semble impossible, mais c'est pourtant ainsi : en Jésus, Dieu a été un enfant et c’est dans cette condition qu’il a voulu révéler la grandeur de son amour qui se manifeste dans un sourire et dans l'extension de ses mains tendues vers tous.
La naissance d'un enfant suscite joie et émerveillement, car elle nous place devant le grand mystère de la vie. En voyant briller les yeux des jeunes mariés devant leur enfant nouveau-né, nous comprenons les sentiments de Marie et de Joseph qui, regardant l'Enfant Jésus, ont perçu la présence de Dieu dans leur vie.
« La vie s'est manifestée » (1Jn 1, 2) : c'est ainsi que l'Apôtre Jean résume le mystère de l'Incarnation.


La crèche nous fait voir, nous fait toucher cet événement unique et extraordinaire qui a changé le cours de l'histoire et à partir duquel la numérotation des années, avant et après la naissance du Christ, est également ordonnée.
La manière d'agir de Dieu est presque étourdissante, car il semble impossible qu’il renonce à sa gloire pour devenir un homme comme nous. Quelle surprise de voir Dieu adopter nos propres comportements : il dort, il tète le lait de sa mère, il pleure et joue comme tous les enfants ! Comme toujours, Dieu déconcerte, il est imprévisible et continuellement hors de nos plans. Ainsi la crèche, tout en nous montrant comment Dieu est entré dans le monde, nous pousse à réfléchir sur notre vie insérée dans celle de Dieu ; elle nous invite à devenir ses disciples si nous voulons atteindre le sens ultime de la vie.


9. Lorsque s’approche la fête de l'Épiphanie, nous ajoutons dans la crèche les trois santons des Rois Mages. Observant l'étoile, ces sages et riches seigneurs de l'Orient, s'étaient mis en route vers Bethléem pour connaître Jésus et lui offrir comme présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Ces dons ont aussi une signification allégorique : l'or veut honorer la royauté de Jésus ; l'encens sa divinité ; la myrrhe sa sainte humanité qui connaîtra la mort et la sépulture.


En regardant la scène de la crèche, nous sommes appelés à réfléchir sur la responsabilité de tout chrétien à être évangélisateur. Chacun de nous devient porteur de la Bonne Nouvelle pour ceux qu'ilrencontre, témoignant, par des actions concrètes de miséricorde, de la joie d'avoir rencontré Jésus et son amour.
Les Mages nous enseignent qu'on peut partir de très loin pour rejoindre le Christ. Ce sont des hommes riches, des étrangers sages, assoiffés d'infinis, qui entreprennent un long et dangereux voyage qui les a conduits jusqu’à Bethléem (cf. Mt 2, 1-12). Une grande joie les envahit devant l'Enfant Roi. Ils ne se laissent pas scandaliser par la pauvreté de l'environnement ; ils n'hésitent pas à se mettre à genoux et à l'adorer. Devant lui, ils comprennent que, tout comme Dieu règle avec une souveraine sagesse le mouvement des astres, ainsi guide-t-il le cours de l'histoire, abaissant les puissants et élevant les humbles. Et certainement que, de retour dans leur pays, ils auront partagé cette rencontre surprenante
avec le Messie, inaugurant le voyage de l'Évangile parmi les nations.


10. Devant la crèche, notre esprit se rappelle volontiers notre enfance, quand nous attendions avec impatience le moment de pouvoir commencer à la mettre en place. Ces souvenirs nous poussent à prendre de plus en plus conscience du grand don qui nous a été fait par la transmission de la foi ; et en même temps, ils nous font sentir le devoir et la joie de faire participer nos enfants et nos petits-enfants à cette même expérience. La façon d’installer la mangeoire n'est pas importante, elle peut toujours être la même ou être différente chaque année ; ce qui compte c'est que cela soit signifiant pour notre vie. Partout, et sous différentes formes, la crèche parle de l'amour de Dieu, le Dieu qui s’est fait enfant pour nous dire combien il est proche de chaque être humain, quelle que soit sa condition.


     Chers frères et sœurs, la crèche fait partie du processus doux et exigeant de la transmission de la foi. Dès l'enfance et ensuite à chaque âge de la vie, elle nous apprend à contempler Jésus, à ressentir l'amour de Dieu pour nous, à vivre et à croire que Dieu est avec nous et que nous sommes avec lui, tous fils et frères grâce à cet Enfant qui est Fils de Dieu et de la Vierge Marie ; et à éprouver en cela le bonheur. À l'école de saint François, ouvrons notre cœur à cette grâce simple et laissons surgir de l'émerveillement une humble prière : notre "merci" à Dieu qui a voulu tout partager avec nous afin de ne jamais nous laisser seuls.

 

Donné à Greccio, au Sanctuaire de la crèche, le 1er décembre 2019, la septième année de mon Pontificat.


François


[1] Thomas de Celano, Vita Prima, n. 84: Sources franciscaines (FF), n. 468.
[2] Cf. ibid., n. 85: FF, n. 469.
[3] Ibid., n. 86: FF, n. 470.

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4 décembre 2023 1 04 /12 /décembre /2023 21:50

 

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2 décembre 2023 6 02 /12 /décembre /2023 07:34


DU SOUVERAIN PONTIFE
FRANÇOIS
SUR LA SIGNIFICATION ET LA VALEUR DE LA CRÈCHE


1. Le merveilleux signe de la crèche, si chère au peuple chrétien, suscite toujours stupeur et
émerveillement. Représenter l'événement de la naissance de Jésus, équivaut à annoncer le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu avec simplicité et joie. La crèche, en effet, est comme un Évangile vivant, qui découle des pages de la Sainte Écriture. En contemplant la scène de Noël, nous sommes invités à nous mettre spirituellement en chemin, attirés par l'humilité de Celui qui s'est fait homme pour rencontrer chaque homme. Et, nous découvrons qu'Il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui.


     Par cette lettre je voudrais soutenir la belle tradition de nos familles qui, dans les jours qui précèdent Noël, préparent la crèche. Tout comme la coutume de l'installer sur les lieux de travail, dans les écoles, les hôpitaux, les prisons, sur les places publiques... C'est vraiment un exercice d'imagination créative, qui utilise les matériaux les plus variés pour créer de petits chefs-d'œuvre de beauté. On l’apprend dès notre enfance : quand papa et maman, ensemble avec les grands-parents, transmettent cette habitude joyeuse qui possède en soi une riche spiritualité populaire. Je souhaite que cette pratique ne se perde pas ; mais au contraire, j'espère que là où elle est tombée en désuétude, elle puisse être redécouverte et revitalisée.


2. L'origine de la crèche se trouve surtout dans certains détails évangéliques de la naissance de Jésus à Bethléem. L'évangéliste Luc dit simplement que Marie « mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune » (2, 7). Jésus est couché dans une mangeoire, appelée en latin praesepium, d'où la crèche.


     En entrant dans ce monde, le Fils de Dieu est déposé à l’endroit où les animaux vont manger. La paille devient le premier berceau pour Celui qui se révèle comme « le pain descendu du ciel » (Jn 6, 41). C’est une symbolique, que déjà saint Augustin, avec d'autres Pères, avait saisie lorsqu'il écrivait : « Allongé dans une mangeoire, il est devenu notre nourriture » (Serm. 189, 4). En réalité, la crèche contient plusieurs mystères de la vie de Jésus de telle sorte qu’elle nous les rend plus proches de notre vie quotidienne.


     Mais venons-en à l'origine de la crèche telle que nous la comprenons. Retrouvons-nous en pensée à Greccio, dans la vallée de Rieti, où saint François s'arrêta, revenant probablement de Rome, le 29 novembre 1223, lorsqu’il avait reçu du Pape Honorius III la confirmation de sa Règle. Après son voyage en Terre Sainte, ces grottes lui rappelaient d'une manière particulière le paysage de Bethléem.


     Et il est possible que le Poverello ait été influencé à Rome, par les mosaïques de la Basilique de Sainte Marie Majeure, représentant la naissance de Jésus, juste à côté de l'endroit où étaient conservés, selon une tradition ancienne, les fragments de la mangeoire.
Les Sources franciscaines racontent en détail ce qui s'est passé à Greccio. Quinze jours avant Noël, François appela un homme du lieu, nommé Jean, et le supplia de l'aider à réaliser un vœu : « Je voudrais représenter l'Enfant né à Bethléem, et voir avec les yeux du corps, les souffrances dans lesquelles il s’est trouvé par manque du nécessaire pour un nouveau-né, lorsqu'il était couché dans un berceau sur la paille entre le bœuf et l'âne »[1]. Dès qu'il l'eut écouté, l'ami fidèle alla immédiatement préparer, à l'endroit indiqué, tout le nécessaire selon la volonté du saint. Le 25 décembre, de nombreux frères de divers endroits vinrent à Greccio accompagnés d’hommes et de femmes provenant des fermes de la région, apportant fleurs et torches pour illuminer cette sainte nuit. Quand François arriva, il trouva la mangeoire avec la paille, le bœuf et l'âne. Les gens qui étaient accourus manifestèrent une joie indicible jamais éprouvée auparavant devant la scène de Noël. Puis le prêtre, sur la mangeoire, célébra solennellement l'Eucharistie, montrant le lien entre l'Incarnation du Fils de Dieu et l'Eucharistie. À cette occasion, à Greccio, il n'y a pas eu de santons : la crèche a été réalisée et vécue par les personnes présentes[2].


C'est ainsi qu'est née notre tradition : tous autour de la grotte et pleins de joie, sans aucune distance entre l'événement qui se déroule et ceux qui participent au mystère.
Le premier biographe de saint François, Thomas de Celano, rappelle que s'ajouta, cette nuit-là, le don d'une vision merveilleuse à la scène touchante et simple : une des personnes présentes vit, couché dans la mangeoire, l'Enfant Jésus lui-même. De cette crèche de Noël 1223, « chacun s’en retourna chez lui plein d'une joie ineffable »[3].


3. Saint François, par la simplicité de ce signe, a réalisé une grande œuvre d'évangélisation. Son enseignement a pénétré le cœur des chrétiens et reste jusqu'à nos jours une manière authentique de proposer de nouveau la beauté de notre foi avec simplicité. Par ailleurs, l'endroit même où la première crèche a été réalisée exprime et suscite ces sentiments. Greccio est donc devenu un refuge pour l'âme qui se cache dans le rocher pour se laisser envelopper dans le silence.


Pourquoi la crèche suscite-t-elle tant d'émerveillement et nous émeut-elle ? Tout d'abord parce qu'elle manifeste la tendresse de Dieu. Lui, le Créateur de l'univers, s'abaisse à notre petitesse. Le don de la vie, déjà mystérieux à chaque fois pour nous, fascine encore plus quand nous voyons que Celui qui est né de Marie est la source et le soutien de toute vie. En Jésus, le Père nous a donné un frère qui vient nous chercher quand nous sommes désorientés et que nous perdons notre direction ; un ami fidèle qui est toujours près de nous. Il nous a donné son Fils qui nous pardonne et nous relève du péché.


Faire une crèche dans nos maisons nous aide à revivre l'histoire vécue à Bethléem. Bien sûr, les Évangiles restent toujours la source qui nous permet de connaître et de méditer sur cet Événement, cependant la représentation de ce dernier par la crèche nous aide à imaginer les scènes, stimule notre affection et nous invite à nous sentir impliqués dans l'histoire du salut, contemporains de l'événement qui est vivant et actuel dans les contextes historiques et culturels les plus variés.


D'une manière particulière, depuis ses origines franciscaines, la crèche est une invitation à "sentir" et à "toucher" la pauvreté que le Fils de Dieu a choisie pour lui-même dans son incarnation. Elle est donc, implicitement, un appel à le suivre sur le chemin de l'humilité, de la pauvreté, du dépouillement, qui, de la mangeoire de Bethléem conduit à la croix. C'est un appel à le rencontrer et à le servir avec miséricorde dans les frères et sœurs les plus nécessiteux (cf. Mt 25, 31-46).


4. J'aimerais maintenant passer en revue les différents signes de la crèche pour en saisir le sens qu'ils portent en eux. En premier lieu, représentons-nous le contexte du ciel étoilé dans l'obscurité et dans le silence de la nuit. Ce n'est pas seulement par fidélité au récit évangélique que nous faisons ainsi, mais aussi pour la signification qu’il possède. Pensons seulement aux nombreuses fois où la nuit obscurcit notre vie. Eh bien, même dans ces moments-là, Dieu ne nous laisse pas seuls, mais il se rend présent pour répondre aux questions décisives concernant le sens de notre existence : Qui suis-je ? D'où est-ce que je viens ? Pourquoi suis-je né à cette époque ? Pourquoi est-ce que j'aime ?


Pourquoi est-ce que je souffre ? Pourquoi vais-je mourir ? Pour répondre à ces questions, Dieu s'est fait homme. Sa proximité apporte la lumière là où il y a les ténèbres et illumine ceux qui traversent l’obscurité profonde de la souffrance (cf. Lc 1, 79).
Les paysages qui font partie de la crèche méritent, eux aussi, quelques mots, car ils représentent souvent les ruines d'anciennes maisons et de palais qui, dans certains cas, remplacent la grotte de Bethléem et deviennent la demeure de la Sainte Famille. Ces ruines semblent s'inspirer de la Légende dorée du dominicain Jacopo de Voragine (XIIIème siècle), où nous pouvons lire une croyance païenne selon laquelle le temple de la Paix à Rome se serait effondré quand une Vierge aurait donné naissance.


Ces ruines sont avant tout le signe visible de l'humanité déchue, de tout ce qui va en ruine, de ce qui est corrompu et triste. Ce scénario montre que Jésus est la nouveauté au milieu de ce vieux monde, et qu'il est venu guérir et reconstruire pour ramener nos vies et le monde à leur splendeur originelle.


5. Quelle émotion devrions-nous ressentir lorsque nous ajoutons dans la crèche des montagnes, des ruisseaux, des moutons et des bergers ! Nous nous souvenons ainsi, comme les prophètes l'avaient annoncé, que toute la création participe à la fête de la venue du Messie. Les anges et l'étoile de Bethléem sont le signe que nous sommes, nous aussi, appelés à nous mettre en route pour atteindre la grotte et adorer le Seigneur.


« Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait
connaître » (Lc 2, 15) : voilà ce que disent les bergers après l'annonce faite par les anges. C'est un très bel enseignement qui nous est donné dans la simplicité de sa description. Contrairement à tant de personnes occupées à faire mille choses, les bergers deviennent les premiers témoins de l’essentiel, c’est-à-dire du salut qui est donné. Ce sont les plus humbles et les plus pauvres qui savent accueillir l'événement de l'Incarnation. À Dieu qui vient à notre rencontre dans l'Enfant Jésus, les bergers répondent en se mettant en route vers Lui, pour une rencontre d'amour et d'étonnement reconnaissant.
C'est précisément cette rencontre entre Dieu et ses enfants, grâce à Jésus, qui donne vie à notre religion, qui constitue sa beauté unique et qui transparaît de manière particulière à la crèche.


6. Dans nos crèches, nous avons l'habitude de mettre de nombreux santons symboliques. Tout d'abord, ceux des mendiants et des personnes qui ne connaissent pas d'autre abondance que celle du cœur. Eux aussi sont proches de l'Enfant Jésus à part entière, sans que personne ne puisse les expulser ou les éloigner du berceau improvisé, car ces pauvres qui l'entourent ne détonnent pas au décor. Les pauvres, en effet, sont les privilégiés de ce mystère et, souvent, les plus aptes à reconnaître la présence de Dieu parmi nous.


Les pauvres et les simples dans la crèche rappellent que Dieu se fait homme pour ceux qui ressentent le plus le besoin de son amour et demandent sa proximité. Jésus, « doux et humble de cœur » (Mt 11,29), est né pauvre, il a mené une vie simple pour nous apprendre à saisir l'essentiel et à en vivre. De la crèche, émerge clairement le message que nous ne pouvons pas nous laisser tromper par la richesse et par tant de propositions éphémères de bonheur. Le palais d'Hérode est en quelque sorte fermé et sourd à l'annonce de la joie. En naissant dans la crèche, Dieu lui-même commence la seule véritable révolution qui donne espoir et dignité aux non désirés, aux marginalisés : la révolution de l'amour, la révolution de la tendresse. De la crèche, Jésus a proclamé, avec une douce puissance, l'appel à partager avec les plus petits ce chemin vers un monde plus humain et plus fraternel, où personne n'est
exclu ni marginalisé.


Souvent les enfants - mais aussi les adultes ! - aiment ajouter à la crèche d'autres figurines qui semblent n'avoir aucun rapport avec les récits évangéliques. Cette imagination entend exprimer que, dans ce monde nouveau inauguré par Jésus, il y a de la place pour tout ce qui est humain et pour toute créature. Du berger au forgeron, du boulanger au musicien, de la femme qui porte une cruche d’eau aux enfants qui jouent... : tout cela représente la sainteté au quotidien, la joie d’accomplir les choses de la vie courante d'une manière extraordinaire, lorsque Jésus partage sa vie divine avec nous.7. Peu à peu, la crèche nous conduit à la grotte, où nous trouvons les santons de Marie et de Joseph.


Marie est une mère qui contemple son enfant et le montre à ceux qui viennent le voir. Ce santon nous fait penser au grand mystère qui a impliqué cette jeune fille quand Dieu a frappé à la porte de son cœur immaculé. À l'annonce de l'ange qui lui demandait de devenir la mère de Dieu, Marie répondit avec une obéissance pleine et entière. Ses paroles : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38), sont pour nous tous le témoignage de la façon de s’abandonner dans la foi à la volonté de Dieu. Avec ce "oui" Marie est devenue la mère du Fils de Dieu, sans perdre mais en consacrant, grâce à lui, sa virginité. Nous voyons en elle la Mère de Dieu qui ne garde pas son Fils seulement pour elle-même, mais demande à chacun d'obéir à sa parole et de la mettre en pratique (cf. Jn 2, 5).
À côté de Marie, dans une attitude de protection de l'Enfant et de sa mère, se trouve saint Joseph. Il est généralement représenté avec un bâton à la main, et parfois même tenant une lampe. Saint Joseph joue un rôle très important dans la vie de Jésus et de Marie. Il est le gardien qui ne se lasse jamais de protéger sa famille. Quand Dieu l'avertira de la menace d'Hérode, il n'hésitera pas à voyager pour émigrer en Égypte (cf. Mt 2, 13-15). Et ce n’est qu’une fois le danger passé, qu’il ramènera la famille à Nazareth, où il sera le premier éducateur de Jésus enfant et adolescent. Joseph portait dans son cœur le grand mystère qui enveloppait Jésus et Marie son épouse, et, en homme juste, il s’est toujours confié à la volonté de Dieu et l’a mise en pratique.


8. Le cœur de la crèche commence à battre quand, à Noël, nous y déposons le santon de l'Enfant Jésus. Dieu se présente ainsi, dans un enfant, pour être accueilli dans nos bras. Dans la faiblesse et la fragilité, se cache son pouvoir qui crée et transforme tout. Cela semble impossible, mais c'est pourtant ainsi : en Jésus, Dieu a été un enfant et c’est dans cette condition qu’il a voulu révéler la grandeur de son amour qui se manifeste dans un sourire et dans l'extension de ses mains tendues vers tous.
La naissance d'un enfant suscite joie et émerveillement, car elle nous place devant le grand mystère de la vie. En voyant briller les yeux des jeunes mariés devant leur enfant nouveau-né, nous comprenons les sentiments de Marie et de Joseph qui, regardant l'Enfant Jésus, ont perçu la présence de Dieu dans leur vie.
« La vie s'est manifestée » (1Jn 1, 2) : c'est ainsi que l'Apôtre Jean résume le mystère de l'Incarnation.


La crèche nous fait voir, nous fait toucher cet événement unique et extraordinaire qui a changé le cours de l'histoire et à partir duquel la numérotation des années, avant et après la naissance du Christ, est également ordonnée.
La manière d'agir de Dieu est presque étourdissante, car il semble impossible qu’il renonce à sa gloire pour devenir un homme comme nous. Quelle surprise de voir Dieu adopter nos propres comportements : il dort, il tète le lait de sa mère, il pleure et joue comme tous les enfants ! Comme toujours, Dieu déconcerte, il est imprévisible et continuellement hors de nos plans. Ainsi la crèche, tout en nous montrant comment Dieu est entré dans le monde, nous pousse à réfléchir sur notre vie insérée dans celle de Dieu ; elle nous invite à devenir ses disciples si nous voulons atteindre le sens ultime de la vie.


9. Lorsque s’approche la fête de l'Épiphanie, nous ajoutons dans la crèche les trois santons des Rois Mages. Observant l'étoile, ces sages et riches seigneurs de l'Orient, s'étaient mis en route vers Bethléem pour connaître Jésus et lui offrir comme présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Ces dons ont aussi une signification allégorique : l'or veut honorer la royauté de Jésus ; l'encens sa divinité ; la myrrhe sa sainte humanité qui connaîtra la mort et la sépulture.


En regardant la scène de la crèche, nous sommes appelés à réfléchir sur la responsabilité de tout chrétien à être évangélisateur. Chacun de nous devient porteur de la Bonne Nouvelle pour ceux qu'ilrencontre, témoignant, par des actions concrètes de miséricorde, de la joie d'avoir rencontré Jésus et son amour.
Les Mages nous enseignent qu'on peut partir de très loin pour rejoindre le Christ. Ce sont des hommes riches, des étrangers sages, assoiffés d'infinis, qui entreprennent un long et dangereux voyage qui les a conduits jusqu’à Bethléem (cf. Mt 2, 1-12). Une grande joie les envahit devant l'Enfant Roi. Ils ne se laissent pas scandaliser par la pauvreté de l'environnement ; ils n'hésitent pas à se mettre à genoux et à l'adorer. Devant lui, ils comprennent que, tout comme Dieu règle avec une souveraine sagesse le mouvement des astres, ainsi guide-t-il le cours de l'histoire, abaissant les puissants et élevant les humbles. Et certainement que, de retour dans leur pays, ils auront partagé cette rencontre surprenante
avec le Messie, inaugurant le voyage de l'Évangile parmi les nations.


10. Devant la crèche, notre esprit se rappelle volontiers notre enfance, quand nous attendions avec impatience le moment de pouvoir commencer à la mettre en place. Ces souvenirs nous poussent à prendre de plus en plus conscience du grand don qui nous a été fait par la transmission de la foi ; et en même temps, ils nous font sentir le devoir et la joie de faire participer nos enfants et nos petits-enfants à cette même expérience. La façon d’installer la mangeoire n'est pas importante, elle peut toujours être la même ou être différente chaque année ; ce qui compte c'est que cela soit signifiant pour notre vie. Partout, et sous différentes formes, la crèche parle de l'amour de Dieu, le Dieu qui s’est fait enfant pour nous dire combien il est proche de chaque être humain, quelle que soit sa condition.


     Chers frères et sœurs, la crèche fait partie du processus doux et exigeant de la transmission de la foi. Dès l'enfance et ensuite à chaque âge de la vie, elle nous apprend à contempler Jésus, à ressentir l'amour de Dieu pour nous, à vivre et à croire que Dieu est avec nous et que nous sommes avec lui, tous fils et frères grâce à cet Enfant qui est Fils de Dieu et de la Vierge Marie ; et à éprouver en cela le bonheur. À l'école de saint François, ouvrons notre cœur à cette grâce simple et laissons surgir de l'émerveillement une humble prière : notre "merci" à Dieu qui a voulu tout partager avec nous afin de ne jamais nous laisser seuls.

 

Donné à Greccio, au Sanctuaire de la crèche, le 1er décembre 2019, la septième année de mon Pontificat.


François


[1] Thomas de Celano, Vita Prima, n. 84: Sources franciscaines (FF), n. 468.
[2] Cf. ibid., n. 85: FF, n. 469.
[3] Ibid., n. 86: FF, n. 470.

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2 décembre 2023 6 02 /12 /décembre /2023 07:12
Icône de Charles de Foucauld dans une chapelle de I'billin en Galillée. ©MAB/CTS

Icône de Charles de Foucauld dans une chapelle de I'billin en Galillée. ©MAB/CTS

Charles de Foucauld, le « petit frère universel », canonisé le 15 mai 2022 par le pape François et fêté le 1er décembre, a passé plusieurs années en Terre Sainte où son souvenir est encore vivant, spécialement chez les clarisses qui l'ont accueilli.

 

     Entre 1898 et 1900, Charles de Foucauld, officier de cavalerie devenu trappiste effectue plusieurs séjours chez les clarisses de Jérusalem. L’abbesse, sœur Élisabeth du Calvaire, jouera un rôle déterminant dans son cheminement spirituel et l’approfondissement de sa vocation. À Jérusalem, le souvenir de Frère Charles est toujours vif chez les clarisses.

 

« Il y a un fou qui demande à parler à Notre Très révérende Mère ! » C’est ainsi que la portière du monastère Sainte-Claire de Jérusalem se souvient encore dans les années 1960 avoir annoncé, vaguement inquiète, l’arrivée de Charles de Foucauld à son abbesse, Sœur Élisabeth du Calvaire, en 1898. Et Frère Charles, qui avait tout entendu, de renchérir : « Oui, oui, c’est un fou ». Il est vrai qu’avec son accoutrement bizarre et ses manières trahissant une parfaite éducation, cet homme encore jeune intrigue. À cette époque, le vicomte de Foucauld, ex-officier de cavalerie, traverse une période de recherche spirituelle. Après s’être converti en se confessant à l’abbé Huvelin (1886), il devient trappiste (à Notre-Dame-des-Neiges puis à Akbès en Syrie), mais, constatant que ce n’est pas sa voie, il quitte l’Ordre et rejoint la Terre sainte, et plus précisément les clarisses de Nazareth, où il devient l’homme à tout faire de la communauté.

Au monastère des Clarisses de Jérusalem @Marco Gavasso/CTS

Au monastère des Clarisses de Jérusalem @Marco Gavasso/CTS

Nazareth et Jérusalem

 

Fondé en 1884 par des sœurs venues de Paray-le-Monial, le monastère de Nazareth, après avoir surmonté des débuts difficiles marqués par l’opposition des franciscains, était parvenu à essaimer à Jérusalem (1888). L’abbesse de Nazareth, sœur Élisabeth du Calvaire, avait rejoint elle-même la Ville sainte, y était devenue abbesse, et avait gardé une certaine autorité sur les deux communautés.

 

Lorsque Charles de Foucauld entre au service des clarisses de Nazareth, sa réputation de sainteté se propage très vite et arrive aux oreilles de sœur Élisabeth, laquelle se demande si les sœurs de Nazareth ne sont pas en train de se faire « arnaquer » par un aventurier ou un agent secret. Pour en avoir le cœur net, elle le fait venir à Jérusalem. Parti seul, à pied, en quêtant sa nourriture, Frère Charles traverse la Galilée et arrive au monastère de Jérusalem le 24 juin ; la portière l’introduit aussitôt au parloir. Écoutons le récit des sœurs : « Notre Mère le reçut avec une certaine méfiance, qui tomba dès ses premières paroles. Femme supérieure, habituée à juger les âmes et à pressentir les voies particulières par lesquelles le Divin Maître fait souvent passer ceux qu’il destine à de grandes missions, elle eut l’intuition que celui que l’on appelait “Frère Charles” était une de ces âmes d’élite, conduite par des voies mystérieuses, mais qui aboutirait à une sainteté peu commune ».

 

Tête à tête avec l’abbesse

 

Logeant dans un petit débarras proche du monastère, Charles de Foucauld se met au service de la communauté à chacun de ses passages, notamment pendant celui qui dura six mois, entre septembre 1898 et février 1899. Il veille aussi de longues heures devant le Saint-Sacrement, jour et nuit, dans la chapelle provisoire du monastère – à l’emplacement de l’actuel parloir. À chaque fois, il rencontre mère abbesse qui exerce un fort ascendant sur lui et devient sa mère spirituelle. À l’abbé Huvelin, il rapporte leurs dialogues :

 

« Elle : “Et puis, pourquoi n’êtes-vous pas prêtre ?” Moi : “D’abord parce que je voulais quitter mon Ordre [la Trappe] ; ensuite, parce que je voulais rester à la dernière place” ; Elle : “Comme prêtre, vous seriez aussi bien dans l’imitation de Jésus que maintenant car, sa pauvreté, vous la pratiqueriez de même, vous l’imiteriez dans sa vie publique au lieu de l’imiter dans sa vie cachée. L’abjection même ne diminuerait pas ; au lieu de la trouver comme lui à Nazareth, dans l’obscurité et l’abaissement de la vie d’ouvrier, vous la trouverez comme lui évangélisant dans les contradictions, les difficultés, les échecs, les calomnies, les persécutions. Je vous offre d’être notre aumônier, soit ici, soit à Nazareth, à votre choix, aussi longtemps que vous vivrez” ; Moi : “Il faut pour cela être appelé par Dieu… Jésus a quitté la vie d’ouvrier pour celle d’ouvrier évangélique mais seulement lorsque son heure fut venue. Offrir le Saint-Sacrifice me semble un rêve, tant je m’en sens profondément indigne” ». Continuant à s’adresser à l’abbé Huvelin, Frère Charles poursuit : « Il est évident que la proposition si généreuse, si affectueuse, si maternelle de cette sainte âme, concorde absolument avec ce désir secret qu’elle ne connaît pas. Elle rend possible ce qui me semblait impossible ».

 

Dessins de Charles de Foucauld réalisés lors de son séjour chez les Clarisses de Jérusalem. ©Nizar Halloun/Clarisses de Jérusalem(Galerie)

Dessins de Charles de Foucauld réalisés lors de son séjour chez les Clarisses de Jérusalem. ©Nizar Halloun/Clarisses de Jérusalem(Galerie)

Le trésor des clarisses de Jérusalem

 

Le 9 juin 1901, Charles de Foucauld, retourné en France, est ordonné prêtre à Viviers. Il ne deviendra jamais l’aumônier des clarisses de Jérusalem, mais il restera en contact avec les sœurs. En avril 1914, depuis Tamanrasset, il leur écrit encore : « Merci de prier pour nos pauvres infidèles. Puisse la lumière du Christ luire enfin sur eux et ce Lazare sortir enfin du tombeau. Nous avons nous chrétiens Français de graves devoirs envers les infidèles de nos colonies. Ce sont des enfants que Dieu nous a donnés à sauver, à élever, à évangéliser ». Au-delà de cette vision colonialiste, inacceptable aujourd’hui, reconnaissons le désir missionnaire du Salut pour tous, chevillé au cœur de Frère Charles.

 

Outre ces lettres, le monastère conserve de multiples souvenirs du « petit frère universel » : merci à sœur Mariachiara de nous avoir ouvert ce trésor ! Créatif, doué pour le dessin, Charles de Foucauld a exécuté des projets d’ornements d’église, des vues du monastère et d’autres de Nazareth, ou encore des scènes franciscaines (la remise de la Règle par François, sainte Élisabeth de Hongrie…). Dans la grande tradition des frères au service de communautés féminines, il a réalisé tout un jeu de cartes spirituel pour la récréation des sœurs. Il a enfin laissé de nombreux exemples de sa célèbre signature qui a été comme un signe de ralliement pour beaucoup de catholiques d’Occident au temps du Concile Vatican II : deux mots, Jésus et Caritas, une petite croix et un cœur.

 

Que cette canonisation raffermisse les liens entre les clarisses de Jérusalem et la France. Vous effectuez un pèlerinage en Terre sainte ? Prenez le temps de venir saluer les clarisses : elles sont faciles à trouver, au sortir de la ville, sur la route de Bethléem. ?

 

Monastère Sainte Claire,
3 Chanoch Albeck POB 1013, 9100901 Jérusalem

Terre Sainte Magazine  Bureau de Paris : 7 rue Marie Rose - 75014 Paris - abonnement@terresainte.net - 0173705186

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1 décembre 2023 5 01 /12 /décembre /2023 21:07
LE 1er DÉCEMBRE EST FÊTÉ SAINT CHARLES DE FOUCAULD

     Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) est né en 1858. Adolescent, il s’éloigne de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révèle cependant une volonté forte dans les difficultés. Lors d’une périlleuse exploration au Maroc, le témoignage de la foi des musulmans réveille en lui la question de Dieu. À Paris, guidé par l’abbé Huvelin, il retrouve Dieu à 28 ans. « Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ». Sa vocation se construit en Terre Sainte : suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Après sept ans de vie trappiste, il séjourne seul dans la prière et l’adoration près des Clarisses de Nazareth. Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il part au Sahara. Il veut rejoindre, « les plus délaissés, les plus abandonnés », en « frère universel ». Le soir du 1er décembre 1916, il est tué par une bande qui avait encerclé sa maison.

 

Il a été béatifié le 13 novembre 2005 par le pape Benoît XVI et canonisé le 15 mai 2022 par le pape François. Il est fêté le 1er décembre.

 

Prière d'abandon

 

LE 1er DÉCEMBRE EST FÊTÉ SAINT CHARLES DE FOUCAULD

     Charles de Foucauld n’a pas écrit cette prière telle quelle : elle a été tirée d’une méditation plus ample, écrite en 1896, dans laquelle il cherchait à rejoindre la prière de Jésus sur la croix : « Mon Père, je remets mon esprit entre Vos mains » Lc 23, 46.

 

Commentaire de cette prière d’abandon publiée dans Vie consacrée, 67e année n°4 du 15 juillet 1995, pages 208 à 223 (clic ici OU sur le lien ci-dessous) :

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30 novembre 2023 4 30 /11 /novembre /2023 13:15

 

Prier et Agir : un Avent dans l’action pour notre Maison commune


La foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. » (Jacques 2,17)


Téléchargez le calendrier de l’Avent 2023 !


     L’ Avent est un temps d’attente active, mobilisée par la Parole de Dieu, qui s’introduit dans
l’histoire des hommes et des femmes de toutes les époques. Par conséquent, c’est un temps de conversion et de changement d’état d’esprit, qui nous permet de caresser l’espoir dans l’espace et le temps.


     Pendant l’Avent, nous sommes appelés à prier et à agir. Quand elle est accompagnée par des actes concrets, notre foi donne vie à notre maison commune à chaque pas que nous faisons pour en prendre soin.


L’ Avent 2023, semaine par semaine


Dans ce calendrier, vous trouverez un guide liturgique hebdomadaire pour préparer votre cœur à recevoir le Christ enfant à Noël.


Que contient le calendrier ?


- Des dates liturgiques clefs de l’Avent et les événements les plus importants de la COP
- Une réflexion pour chaque dimanche de l’Avent
- Une question hebdomadaire sur laquelle réfléchir
- Une action à réaliser chaque semaine de l’Avent
- Un chant pour prier pendant le temps de Noël


Mouvement Laudato Si’Mouvement Laudato Si’

 

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28 novembre 2023 2 28 /11 /novembre /2023 22:54

 

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24 novembre 2023 5 24 /11 /novembre /2023 18:04

Le Christ, roi de l’Univers

Novembre 2014 : Fresque de l'Anastasis (Resurrection). Le Christ prend Adam et Eve par le poignet pour les sauver de la mort et de l'Enfer. Eglise byzantine Saint Sauveur in Chora. Istanbul (Istamboul), Turquie. November 2014: Fresco of the Resurrection (Anastasis). Byzantine Ch. St. Saviour in Chora. Istanbul, Turquey.

Fresque de l’Anastasis (Resurrection). Le Christ prend Adam et Eve par le poignet pour les sauver de la mort et de l’Enfer.

 

    La fête du Christ Roi a été créée en 1925 par le pape Pie XI dans le but d’affirmer la royauté du Christ. Elle a pris un sens différent avec la réforme du calendrier liturgique demandée par le Concile du Vatican II.

   Elle n’est plus le dernier dimanche d’octobre, mais le dernier dimanche de l’année liturgique : elle devient ainsi comme le couronnement de l’année liturgique. Elle porte le titre de Solennité du Christ Roi de l’Univers.

 

     Elle se trouve enrichie de lectures qui explicitent le sens et l’objet de la célébration. Elle nous donne l’occasion de revenir sur l’année écoulée pour nous demander si et comment le Christ a mieux régné dans nos vies et nous relance pour une nouvelle année.

 

     En cette fête, la liturgie nous donne de contempler Jésus en croix exerçant sa royauté au profit du bon larron qui l’implore. Jésus, fils de David, est venu apporter la paix. « Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature et le premier-né d’entre les morts ». Il a en tout la primauté, car il a voulu tout réconcilier en faisant la paix par le sang de la croix. « Le Seigneur est Roi », chante le psalmiste. Il donne son pouvoir à un Fils d’homme, dit le prophète Daniel. Jésus Christ est le souverain de la terre, proclame le visionnaire de l’Apocalypse. « Ma royauté ne vient pas de ce monde », dit Jésus dans l’évangile de Jean.

 

     En ce jour, adorons le Christ, Roi de l’Univers, venu rendre témoignage à la vérité. Rendons grâce avec toute la Création pour toutes les facettes de son mystère qu’Il nous a laissé découvrir au long de l’année liturgique. Demandons-Lui pardon de ne pas l’avoir assez mis au centre de nos existences au long de l’année écoulée. Et donnons-nous à Lui pour que l’année qui s’ouvre nous aide à reconnaître sa puissance et le glorifier sans fin.

 

 

Pour accéder à l'article du site de l'Eglise Catholique de France: CLIC !

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17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 20:32
Pope Francis (R) reads the Homily during Holy Mass at the Steppe Arena in Ulaanbaatar

ALBERTO PIZZOLI | AFP

Le pape François lors de la messe dominicale du 3 septembre, à Oulan Baator.

 

 

      Le dimanche 12 novembre, sur la place Saint-Pierre au Vatican, le pape François a lancé un nouvel appel à la paix et et à la prière pour les peuples touchés par la guerre, en particulier en Terre sainte, au Soudan, et en Ukraine.

 

« Ne perdons pas l’espérance : prions et travaillons sans relâche pour que le sens de l’humanité prévale sur la dureté des cœurs », a lancé le pape François après la prière mariale du 12 novembre 2023, devant les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre. La situation internationale douloureuse a été au centre des mots du pontife, qui a exprimé sa compassion pour le Soudan, la Terre sainte et l’Ukraine.

 

Le pape François a exprimé sa proximité avec les « chères populations » du Soudan qui, depuis plusieurs mois, sont « en proie à une guerre civile qui ne montre aucun signe d’apaisement ». Depuis le 15 avril 2023, une rivalité interne entre deux généraux de la junte au pouvoir à Khartoum s’est muée en conflit sanglant entre l’armée régulière et un groupe paramilitaire, les Forces de Soutien Rapide (FSR) avec des milliers de morts de part et d’autre et au sein de la population civile. 

 

« Je lance un appel sincère aux responsables locaux pour qu’ils facilitent l’accès de l’aide humanitaire et, avec la contribution de la communauté internationale, pour qu’ils travaillent à des solutions pacifiques. N’oublions pas nos frères qui sont dans l’épreuve », a demandé le Pape, qui s’était rendu dans le pays voisin, le Soudan du Sud, au début de l’année 2023.

 

Cette nouvelle guerre du Soudan a provoqué « de nombreuses victimes, des millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, des réfugiés dans les pays voisins et une situation humanitaire très grave », a rappelé François. Bien qu’il soit impossible d’établir des bilans précis, ces violences qui se sont diffusées dans tout le pays ont réveillé le spectre de la guerre du Darfour, qui avait fait 300.000 morts au début des années 2000.

 

Un timide espoir de démocratisation avait émergé en 2019 lors de la chute du président islamiste Omar el-Béchir, mais deux coups d’État successifs, en 2021 et 2023, ont mis un terme à ces espoirs. Ce pays majoritairement musulman avait été visité par Jean Paul II en 1993. Le Sud, à majorité chrétienne, a fait sécession en 2011.

 

Appel pour la paix en Terre Sainte

 

      Le Pape s’est aussi exprimé sur la situation en Terre sainte, où la guerre entre Israël et le Hamas lancée le 7 octobre dernier a fait plus de 1.400 morts côté israélien et plus de 10.000 morts dans les rangs palestiniens. 

     François, qui s’était rendu à Jérusalem en 2014, a redit que ses pensées vont chaque jour « vers tous ceux qui souffrent, Palestiniens et Israéliens », auxquels il a adressé son « étreinte dans ce moment sombre ». « Je prie beaucoup pour eux », a assuré le Pape. « Que les armes s’arrêtent ! Elles n’apporteront jamais la paix », a-t-il averti, en espérant que le conflit ne s’élargisse pas.

Pope Francis General Audience October 18 2023
 
    
       « Assez, frères, assez ! », a martelé François, demandant que soit immédiatement porté secours aux blessés à Gaza. Il a appelé à la protection de la population civile palestinienne et à ce que les aides humanitaires lui parviennent rapidement. Il a aussi réitéré son appel à la libération des otages israéliens, « parmi lesquels il y a beaucoup de personnes âgées et d’enfants », a-t-il rappelé.

« Chaque être humain, qu’il soit chrétien, juif, musulman, de quelque peuple et religion, chaque être humain est sacré, est précieux aux yeux de Dieu et à le droit de vivre en paix », a martelé François.

 

     Le Pape de bientôt 87 ans a multiplié les contacts téléphoniques avec des dirigeants internationaux pour tenter d’œuvrer à une solution diplomatique entre Palestiniens et Israéliens. Il s’est notamment entretenu au téléphone avec le président palestinien Mahmoud Abbas, le Turc Recep Tayyip Erdogan, l’Américain Joe Biden, ou encore l’Iranien Ebrahim Raïssi.

 

         François pourrait aussi profiter de sa présence à la COP28 de Dubaï, du 1er au 3 décembre prochains, pour mener des entretiens bilatéraux au sujet de cette guerre. En saluant le deuxième anniversaire de la fondation de la Plateforme d’action Laudato si’, le pape a aussi appelé à prier pour la réussite de cette nouvelle conférence sur le climat.

 

     En remarquant les drapeaux de pèlerins ukrainiens venus en pèlerinage à Rome à l’occasion du 4e centenaire du martyre de saint Josaphat, le pape a enfin invité à ne pas oublier « l’Ukraine martyrisée ».

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13 novembre 2023 1 13 /11 /novembre /2023 07:59
LE PAPE EXHORTE À PRIVILÉGIER L'ADORATION DANS LES SANCTUAIRES

Aleteia - Myriam Sandouno - Cité du Vatican - 11 novembre 2023

 

      Accueillant samedi 11 novembre au Vatican les participants à la IIème Rencontre internationale des recteurs et collaborateurs de sanctuaires, le Saint-Père s’est focalisé dans son discours sur l’adoration dans les sanctuaires, lieux de consolation et d’espérance pour tous les pèlerins qui s’y rendent, en particulier lorsqu'ils traversent des moments difficiles dans leur vie.

 

     Dans l'histoire de chaque sanctuaire, il est facile de toucher du doigt la foi du peuple, qui est maintenue vivante et nourrie par la prière, en premier lieu par le Rosaire qui aide à prier en méditant les mystères de la vie de Jésus et de la Vierge Marie. C’est ce qu’a fait remarquer le Pape François aux participants de la IIème Rencontre internationale des recteurs et collaborateurs de sanctuaires, intitulée: "Le Sanctuaire: maison de prière" , et qui se termine samedi 11 novembre.

 

«Entrer spirituellement dans ces mystères, se sentir partie prenante de ce qui constitue l'histoire de notre salut, est un engagement doux qui donne une saveur évangélique à la vie quotidienne». Il est important d'accorder une attention particulière à l'adoration dans les sanctuaires, souligne ainsi le Pape.

L’adoration

     C’est bien évidemment à cette occasion que l’on reçoit le «don de l'amour de Dieu», pour «pouvoir en témoigner dans la charité fraternelle». L'adoration est un «espace pour donner du sens à tout». François estime qu’il faut encourager les pèlerins à faire l'expérience du silence contemplatif et adorateur, ce qui les aide à fixer leur regard sur l'essentiel de la foi. «Peut-être devrions-nous noter que l'ambiance et l'atmosphère de nos églises n'invitent pas toujours les gens à se rassembler et à adorer», fait remarquer le Pape.

Les sanctuaires, lieux de consolation et d’espérance

     Affectés parfois par la douleur, la maladie, la perte d’un proche et tant de situations pénibles de la vie, des fidèles, croyants ou encore des pèlerins, se rendent dans les différents sanctuaires non seulement «pour être consolés», mais aussi pour «regarder l'avenir avec plus de confiance».

«Le service de la consolation ne peut manquer dans nos sanctuaires», car la consolation n'est pas une idée abstraite, elle n'est pas d'abord faite de mots, mais d'une proximité compatissante et tendre qui comprend la douleur et la souffrance, explique le Souverain pontife, tout en précisant que «consoler, c'est rendre tangible la miséricorde de Dieu», souhaitant ensuite par l’intercession de la Vierge Marie: «Que la consolation et la miséricorde abondent dans nos sanctuaires!»

 

     Le pèlerin a aussi besoin d'espérance. Il la recherche dans l'acte même du pèlerinage: il se met en route à la recherche d'une destination sûre à atteindre, poursuit François. «Il demande l'espérance dans sa prière, parce qu'il sait que seule une foi simple et humble peut obtenir la grâce dont il a besoin. Il est ensuite important que, de retour chez lui, il se sente exaucé et qu'il soit rempli de sérénité parce qu'il a placé sa confiance en Dieu». Dans nos sanctuaires, «une grande attention est accordée à l'hospitalité. En même temps, une attention pastorale tout aussi grande doit être accordée au moment où le pèlerin quitte le sanctuaire pour retourner à sa vie ordinaire: qu'il reçoive des paroles et des signes d'espérance, afin que le pèlerinage qu'il a effectué prenne tout son sens».

Bien choisir les prêtres pour les confessions

     Dans les sanctuaires, on y va avant tout pour prier, précise François, qui dit reconnaître avec quel soin la Sainte Eucharistie y est célébrée et combien d'efforts sont consacrés au sacrement de la réconciliation. L’occasion de recommander également un bon discernement dans le choix des prêtres pour les confessions, afin que ceux qui se présentent au confessionnal, attirés par la miséricorde du Père, vivent une vraie et pleine réconciliation.

 

     Ainsi, en préparation du Jubilé de 2025, le Pape souhaite que l'an prochain soit entièrement consacré à la prière, annonçant la publication prochaine de supports pouvant aider à redécouvrir la centralité de la prière. «Retroussons nos manches et renouvelons chaque jour la joie et l'engagement d'être des hommes et des femmes de prière. Vous, dans les sanctuaires, vous le ferez à travers la spiritualité typique qui les caractérise», conclu François.

 

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