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Troisième dimanche de Pâques

 

Dimanche 14 avril 2024 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, dans ce temps de la Résurrection, les Écritures nous disent que « témoigner de Jésus, mort et ressuscité », c’est tout d’abord notre mission à tous : nous ne pouvons pas croire en Jésus le Fils de Dieu, le Sauveur, et ne pas témoigner de lui. Et témoigner, c’est le faire avec son esprit, son intelligence, son cœur, mais également avec son corps, avec sa vie, et avec son Corps qui est l’Église, comme je vous le disais pendant la Veillée pascale.

Jésus aujourd’hui montre son corps, montre ses plaies, il apparaît physiquement. Au milieu de nous ce matin, il est là dans le pain eucharistique, dans son corps. Nous sommes témoins de quelque chose d’extraordinaire, qui nous dépasse entièrement, nous qui ne sommes pas extraordinaires… mais nous pouvons l’être, et nous sommes même appelés à l’être avec l’Écriture (la Bible) et avec la communauté (l’Église), c’est-à-dire avec l’esprit et avec le corps.

 

     Cependant, selon nos charismes, avec plus ou moins l’un ou l’autre, le corps ou l’esprit, comment un chrétien pourrait-il vraiment témoigner de Jésus sans sa vie et sans l’Église ? Prenons l’exemple d’Arius au IV° siècle qui s’est isolé de son évêque Athanase, ou des voyants isolés aujourd’hui, plus ou moins suivis sur les réseaux sociaux mais sans aucun lien avec l’Église et les évêques... Et comment un chrétien arriverait-il à amener à Jésus sans même prononcer son nom ? Sans doute en aimant, oui, mais également en offrant le nom de Jésus…

 

     Les Actes des Apôtres pendant tout ce temps pascal réaffirment, comme nous le vivons ces temps-ci dans notre Église catholique, que le Seigneur lui-même travaille avec nous et suscite lui-même des conversions.

Dans le témoignage, il y a aussi la souffrance : la souffrance de se rendre compte que oui, précédemment nous avons vraiment renié le Seigneur (comme Pierre ou les grands prêtres)... « Vous avez tué le Prince de la vie… vous avez renié le Saint et le Juste ». La souffrance du labeur, parce que nous sommes faibles, et que le contexte est aride voire très hostile. La souffrance du manque, parce que nous avons besoin des autres et de l’Esprit Saint pour témoigner de notre foi en Jésus Sauveur. La souffrance de se sentir incapables enfin, mais d’être appelés par cet amour infini qu’est Dieu notre Père…

 

Souvenons-nous que le mot grec de « témoin » est « marturos »… : « A vous d’en être les martyrs », nous dit donc Jésus aujourd’hui ! Mais les martyrs, les témoins, pas sans Lui et toutes ses grâces, sa présence, son Église et son intelligence ! Le monde n’a-t-il pas besoin de Lui ?!

 

« Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »

 

                                                                                                    Amen.

 

                                                                                                     Père Thibaud de La Serre

 

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Saint Jour de Pâques

31 mars 2024 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, pendant le partage d’évangile entre confrères, nous avons été interpellés par la « course » (trecho en grec) de Marie-Madeleine, puis de Pierre et de Jean… : pourquoi ce verbe « courir » à ce moment-là ? La concordance de la Bible nous dit que ce verbe est essentiellement employé par la 4 évangélistes au moment de la crucifixion (pour lui apporter du vinaigre) et au moment de la résurrection (et en Saint Luc pour le fils prodigue). Il s’agit donc de précipitation, voire d’affolement… Parce qu’ils ne voient pas, ne comprennent pas ce qui se passe ! Ils courent, et finalement, en s’arrêtant, ils vont finir par voir et finir par comprendre.

 

     Que voient-ils ? Une pierre roulée, un tombeau vide, et les linges rangés… C’est fort, inquiétant ou intrigant, selon le caractère des uns et des autres. Mais avouons que c’est ténu ! Ce sont pourtant les signes de la foi, accompagnés de la Parole de Dieu, comme toutes les lectures entendues toute cette semaine ; je pense par exemple à Isaïe, Baruch, ou encore les Psaumes, ou bien le Livre de l’Exode…, etc.

 

     Cela doit nous faire réfléchir pour notre foi aujourd’hui, dans ce monde devenu difficile et parfois incompréhensible… : Ne devons-nous pas être, à la suite de nos pères, « les témoins de tout ce que Jésus a fait » ? Ne devons-nous pas être les témoins de la Résurrection ?! Et combien de temps, vient nous dire Jésus en cette fête de Pâques, combien de temps allons-nous ne pas voir et ne pas comprendre ?... Je pense notamment à vous, les anciens (dont les petits-enfants ne sont pas catéchisés, dont les assemblées aujourd’hui ne ressemblent plus du tout aux assemblées pleines que vous avez connues étant plus jeunes, ou encore à l’Action Catholique qui disparaît dans sa forme traditionnelle), et à moi qui serai dans votre cas dans 30 ans…                                                                                                                                                 Oui, Jésus le Christ est bien vivant ! Il a fallu qu’il meure, et même qu’il souffre. Il souffre encore aujourd’hui quand ses fidèles sont bafoués, quand une seule personne, quelle qu’elle soit, est bafouée et meurtrie. Mais « pensez aux réalités d’en-haut, et non à celles de la terre », nous dit Saint Paul. Voyez mon œuvre personnelle dans tous ces catéchumènes adultes, semble dire le Seigneur aujourd’hui ! Voyez ma présence à vos côtés dans l’Église qui se bat pour le combat de la vie et contre les processus de mort (euthanasie, IVG, drogue…). Voyez l’œuvre de l’Esprit Saint dans les échanges entre Églises de différents pays !

 

« Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur » dit le si beau Psaume 117… : Bien sûr que nous mourrons ! Mais notre mort nous fera entrer dans la Vie et fera jaillir la victoire du Christ Ressuscité ! Voyons et croyons !

« Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »

 

                                                                                             Amen.

 

                                                                                             Père Thibaud de La Serre

 

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Veillée pascale

30 mars 2024 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui. »

 

       Frères et sœurs bien-aimés, nous avons commencé le Triduum pascal par le dernier repas de Jésus, la Sainte Cène, et le lavement des pieds, et nous le terminerons demain par le repas d’Emmaüs, la présence eucharistique de Jésus pour nous et pour nous illuminer de sa présence.C’est ainsi que nous, chrétiens catholiques, affirmons que le Seigneur continue de se donner dans l’Eucharistie, le sacrifice de Jésus et le repas de l’Alliance, et dans son Église. Et je voudrais vous parler ce soir de ce mystère qu’est l’Église du Christ.

 

      Le concile Vatican II exprime cette phrase très belle et très forte : « L’Église est, dans le Christ, en quelque sorte, le sacrement, c’est-à-dire le signe et l’instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (LG 1)… Je trouve que dans la célébration de la veillée pascale, il est possible de vivre et de comprendre mieux ce mystère de l’Église :

 

        1/ Liturgie du Feu : le Christ en tête, lumière dans nos mains, lumière dans la nuit, guide et berger suprême, porté comme un phare par les ministres, et porté, reçu par tous, par le Saint Baptême (vous les futurs baptisés, vous allez recevoir le cierge de votre Baptême). Le Christ est ainsi la tête de l’Église.

 

        2/ Liturgie de la Parole : l’écoute et l’adhésion à la Parole de Dieu fait de nous un peuple, le Peuple de Dieu, dimanche après dimanche, jour après jour. Le Christ nous enseigne et nous donne le moyen (Église comme instrument) de nous unir davantage à Dieu (union), à son Esprit, et à son corps (unité). Ce corps dépasse le temps et l’espace, de l’Ancien au Nouveau Testament, de l’universel à chacun.

 

       3/ Les Sacrements de la Pâque : ce sont les signes et instruments que nous allons célébrer pour nous incorporer davantage dans l’Église, nous vivifier de l’intérieur et aussi physiquement. Vous, les catéchumènes appelés et les BNI, vous vous y êtes préparés. Et nous aussi, vos frères et sœurs et vos pasteurs, nous nous y sommes préparés ! L’Église est le temple de ceux qui appartiennent au Seigneur, qui lui sont consacrés. Je pense même à cet instant à tous les anciens que nous avons confessés cette Semaine Sainte dans les EHPAD et à l’hôpital. Eux aussi sont consacrés à Dieu et ont vivifié en eux la foi, la Résurrection du Christ ! Ils font aussi partie de notre Église, de notre paroisse. Ils ont vivifié en eux par les sacrements la vie de l’Église !

 

       4/ L’annonce de la vie céleste : L’Église enfin est aussi poussée vers le ciel, attirée vers le ciel, notre patrie définitive, « l’unité de tout le genre humain »…C’est ainsi que nous allons appeler la prière de tous les saints dans la litanie des saints, et recevoir l’Eucharistie comme annonce du festin des noces éternelles.

 

Il y a des obstacles mis par le Tentateur à la vie de cette Église du Christ, nous sommes parfois comme les femmes devant le sépulcre, mais le Seigneur sait faire trembler la terre et ouvrir les tombeaux. Soyez donc sans crainte ! Ne soyez pas effrayés !

 

« Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui. »

 

                                                                                               Amen.

 

                                                                                               Père Thibaud de La SERRE

 

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Dimanche des Rameaux

24 mars 2024 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre ! »

 

Frères et sœurs bien-aimés, l’écoute entière de la Passion est chaque année un profond enseignement pour notre esprit et pour notre âme de croyant.

Jésus souffre dans son âme et dans son corps, il souffre de tout côté, et il ne se rebelle pas violemment. « Le Seigneur Dieu m’a donné le langage des disciples pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé » dit le prophète Isaïe en parlant du Messie.

 

De la même manière, même malgré les assauts plus nombreux du mal en ces temps difficiles, notamment pour nous les chrétiens, nous devons résister sans violence, comme Jésus. Résister avec la force d’une prière redoublée, avec une écoute redoublée de la Parole de Dieu, de l’évangile, et une participation plus soutenue à l’Eucharistie, le don du Christ. Résister en faisant le don de Jésus, de sa Parole, de son espérance, de son nom tout simplement… car « Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père… qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse » (Philippiens 2).

Cela n’arrivera pas par force, et cela ne doit pas arriver par force que les gens tombent à genoux devant le nom de Jésus, mais cela peut arriver par grâce : « être charitable, disait l’abbé Pierre, (avoir de l’amour, pourrait-on dire) c’est être blessé de la blessure de l’autre ».

 

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Évêques de France, à Lourdes la semaine dernière, a appelé tous les catholiques à s’engager davantage auprès des personnes souffrantes, des malades hospitalisés ou chez eux. Car le projet de loi sur l’euthanasie cachée, appelée « aide à mourir », est grave. C’est toucher encore à un interdit fondamental. Un interdit religieux et un interdit humain, sociétal. Comment vivre la Fraternité, doit-on rappeler que c’est le 3ème pilier de notre République…, en faisant croire à nos frères qu’ils sont de trop ? C’est un déficit de fraternité et d’accompagnement humain, disait-il. C’est pourquoi nous devons redoubler de présence auprès d’eux !

Pour Dieu, nous ne sommes pas une foule anonyme ni des numéros… : nous sommes pour lui un peuple, son peuple, et chacun, des fils et des filles, baptisés, aimés et rachetés par son Fils.

 

Oui, au début de cette Semaine Sainte, redoublons de compassion, de prière et de sacrifices pour nos frères qui souffrent comme Jésus et avec Lui, ici et sur les zones de guerre, comme à Haïti, à Goma, à Gaza, à Kiev et ailleurs…

 

« Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre ! »

 

                                                                                                    Amen.

 

                                                                                                   Père Thibaud de La Serre

 

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Homélie du 5ème Dimanche de Carême_B

 

Dimanche 17 mars 2024 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Maintenant, le prince de ce monde va être jeté dehors et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, l’heure de la Croix s’approche, ainsi notre chemin de Carême, notre suite du Christ s’accentue. Les 5 futurs baptisés vivront le 3ème scrutin ce soir à Pujols, et nous, fidèles baptisés, nous sommes invités à nous confesser. C’est un appel de Dieu. Un appel à renaître, un appel à rejeter en nous « le prince de ce monde » dont parle Jésus aujourd’hui.

Ne croyons pas que le prince de ce monde n’habite que les politiques, les criminels ou tous nos boucs-émissaires ! Non, il vient aussi en nous, nous tenter par ses ruses ; et il nous arrive de ne pas rejeter ses pièges ou ses séductions… Oui, la suite du Christ doit s’accentuer en nous pour choisir le bien, choisir le Salut, et rejeter le mal, demander le pardon de nos fautes.

 

     C’est humiliant de demander le pardon de nos fautes. C’est vrai. Car il nous faut reconnaître nos torts, il nous faut les exprimer (« avouer »), il nous faut les dire devant un homme, un prêtre, chargé par le Christ de nous écouter ; il nous faut reconnaître que par nos péchés, même petits, nous avons offensé Dieu, nous lui avons fait du mal, à Lui qui compte tant sur nous et nous donne tant… Mais voilà que cette heure de l’humiliation sera l’heure de la délivrance ! L’heure où nous laisserons le Christ et sa gloire triompher en nous pour nous renouveler.

 

     Comment être en alliance avec le Christ sans ce passage en nous de la mort à la vie, du péché à la joie de la victoire sur le mal ?! Le Christ, dans son alliance nouvelle, a inscrit dans notre cœur sa Loi d’amour (une loi exigeante !), et il porte sur Lui les supplications des hommes au quotidien : ne disons-nous pas chaque jour à Dieu « Délivre-nous du mal » ?!

 

     De fait, notre société va mal. La culture de mort se répand à grands pas (IVG, euthanasie, menaces de guerres…). Les forces du mal infestent les hauts lieux du pouvoir, et les persécutions cachées ou visibles contre la foi chrétienne sont nombreuses dans notre pays aujourd’hui… il faut le dire.

Il faut donc résister, mais résister par la vertu, par les vertus théologales : résister par la Foi (prière, sacrements, pardon, messe), résister par l’Espérance (diffuser la foi, l’amour inconditionnel de Jésus) et résister par la Charité (soutien des malades, des mourants, des enfants, des personnes en difficulté). Si nous ne redoublons pas de vigueur évangélique et de prière dans ce contexte, le mal va l’emporter encore et encore. Comme le Christ, il nous faudra souffrir et peut-être donner notre vie, mais faisons-le purifiés du péché, pardonnant et donnant sans rien craindre.

 

« Maintenant, le prince de ce monde va être jeté dehors et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »

 

                                                                                       Amen.

 

                                                                                         Père Thibaud de La Serre

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Homélie du 3ème Dimanche de Carême_B

 

Dimanche 03 mars 2024 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire ».»

 

     Frères et sœurs bien-aimés, en ce 3ème dimanche de Carême et avec l’écoute de cet évangile de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine, nous sommes face à un revirement de situation. En effet, nous sommes presque arrivés au milieu du carême, et finalement c’est Jésus qui s’arrête et qui est fatigué par la route… c’est Jésus qui a soif.

 

Avant de dire au Seigneur Jésus, « j’ai soif » ou « s’il te plaît, donne-moi à boire, donne-moi de ton eau, donne-moi de ta vie » (je pense ici à vous, futurs baptisés adultes), il nous faut entendre Jésus nous dire, à nous personnellement comme à cette femme : « J’ai soif, donne-moi à boire. »

Et de quoi Jésus a-t-il soif ? Jésus a soif de vérité : pendant ce temps de « scrutin », tout à l’heure, à genoux en silence, le Seigneur vous demandera, chers appelés, de lui donner toute la vérité de votre vie, avec vos joies mais aussi vos failles. Et nous tous baptisés, aussi, avant Pâques, le Seigneur va quémander en nous la vérité de la confession et du pardon.

Jésus a soif également d’adoration : que nous puissions le prier ici et chez nous en esprit et vérité, de manière cachée (dans notre chambre, ou notre « chambre intérieure ») comme de manière ouverte (en famille, à l’église ou ailleurs).

Enfin Jésus a soif de notre foi : Saint Jean insiste à la fin de cet évangile sur la proclamation de la foi. Jésus n’est plus pour nous n’importe quel homme, ou prophète. Non, Jésus est le Christ, le Messie, Le Sauveur du monde ! ...« Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus… ».

 

     « Nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes » dit Saint Paul aux Corinthiens… Ce n’est pas « logique » sans doute de mettre sa foi en un Dieu qui se fait faible, qui meurt innocent pour nous. Mais ce Dieu n’est pas un « nouveau Dieu » qu’on se serait inventé. Non, c’est le Dieu unique, le Dieu d’Israël, qui a donné aux hommes les 10 commandement (1ère lecture) pour les guider sur un chemin terrestre d’amour et de respect. Ce Dieu a fait marcher son Fils au milieu des hommes ses créatures pour nous mener de la mort à la vie éternelle, et avant du péché au pardon, à la pleine délivrance ! Bonne poursuite du Carême avec Jésus !

 

« Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire ». »

 

                                                                                         Amen.

 

                                                                                         Père Thibaud de La Serre

 

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Homélie du 2ème Dimanche de Carême_B

 

Dimanche 25 février 2024 – Villeneuve-sur-Lot

 

« Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

 

       Frères et sœurs bien-aimés, aucune catéchèse chrétienne ne peut se faire sans la Parole de Dieu. La catéchèse, c’est l’enseignement du Christ, la parole du Christ, la vie du Christ, la compréhension de la présence du Christ donnant sa vie par sa croix, et toujours vivant aujourd’hui pour sauver les hommes, tous aimés de Dieu.

 

     Quel que soit l’âge, comme chrétiens, nous découvrons et redécouvrons ainsi l’enseignement de Jésus le Christ, le Fils de Dieu, à la messe chaque dimanche (ou chaque jour), par un enseignement personnalisé (comme nos groupes de catéchumènes) ou un enseignement commun (cours de Bible, Catéchisme de l’Église Catholique), ou en lisant chez soi la Parole de Dieu. Et le Carême est également pour tous les chrétiens, un temps spécifique pendant lequel il nous faut reprendre ou approfondir notre écoute de la Parole de Dieu !

Par exemple grâce aux numéros de Parole et Prières ou Magnificat de mars, et par les différentes lectures des dimanches qui retracent toute l’Histoire Sainte (Noé, Abraham, Moïse, Exode, Exil à Babylone / Veillée pascale : Adam et Ève, Isaïe, Ézéchiel, Mort et Résurrection / Temps pascal : Apôtres, Apocalypse). Forcément c’est très rapide (un seul paragraphe) … Mais à nous de développer un passage, un livre, année après année, un évangile, ou un commentaire…

 

      Nous ne devons pas cheminer au hasard, suivre un chemin de vie sans guide, sans boussole, sinon nous risquons de nous perdre en chemin !

La clé de lecture est l’Évangile de Jésus. Il y a également l’Esprit Saint qui nous est donné pour comprendre, pour nous éclairer intérieurement, faire silence en nous (comme la nuée ici !). Et il y a aussi l’enseignement des Apôtres et le « Magistère » (le Pape, comme Pierre, Jacques et Jean ici pris à part). Même si nous ne comprenons pas tout, parce que comme les apôtres ou comme Abraham, nous sommes « terre à terre », nous sommes appelés par Dieu à avoir une écoute respectueuse et même « obéissante » (obedio = écouter) et confiante. Car Dieu parle aussi par leur voix pour actualiser son message. Par exemple, les conflits actuels entre certains cardinaux ne doivent pas nous inquiéter, il faut savoir dire les choses, et le Pape, serviteur du Christ, vicaire du Christ, et les autres cardinaux doivent apprendre à écouter Dieu en priorité.

 

      Enfin, Dieu continue aussi de nous parler par les évènements et par le cri des pauvres (cf le bélier ici pour Abraham, le visage transfiguré de Jésus, la disparition de la vision, la guerre, la paix, la faim, les catéchumènes…), c’est-à-dire que tout ce qui nous arrive n’est pas toujours l’œuvre du démon, de l’Adversaire. Il ne faut pas toujours lutter, mais aussi écouter le Seigneur, accepter certaines épreuves, mais ne jamais aller contre Dieu, contre Jésus, contre l’Esprit Saint ! Alors, nous serons sur le bon chemin, et nous recevrons un jour le Lumière du Christ !

 

« Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

 

                                                                                                Amen.

 

                                                                                                Père Thibaud de La Serre

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Homélie du 1er Dimanche de Carême_B

 

Dimanche 18 février 2024 – Villeneuve-sur-Lot

 

« Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, je m’aperçois que ce verset de Saint Marc illustrant Jésus dans le désert n’a pas été retenu par les artistes… : pas d’illustration de Jésus au milieu des sangliers, des lions et des loups avec des anges qui le servent… ! On est plutôt habitué à voir Jésus dans un désert aride avec Satan et ses cornes ! « Il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient » … cela paraît assez bucolique en effet pour un épisode de tentation. Mais nous sommes bien dans le désert ! Un commentateur écrit : « Lorsque le Christ est présent, alors quelque chose change, le désert a des allures de Paradis. »

 

     Voilà le vrai sens du Carême qui commence : ne pas d’abord se tourner (encore) vers soi seul (assez d’individualisme, de portable, de télé !), mais mettre davantage Jésus dans notre cœur et notre vie, nos habitudes de vie, pour que notre vie change vraiment et devienne l’avant-goût du Paradis !

Le Pape François dit dans son message de Carême : « Le témoignage de nombreux frères évêques et d’un grand nombre d’artisans de paix et de justice me convainc de plus en plus à devoir dénoncer un défaut d’espérance. (…) L’exode peut prendre fin : autrement, on ne pourrait pas expliquer pourquoi une humanité qui a atteint le seuil de la fraternité universelle et des niveaux de développement scientifiques, techniques, culturels, juridiques capables d’assurer la dignité de tous, tâtonne dans l’obscurité des inégalités et des conflits. Dieu ne s’est pas lassé de nous ! C’est ce qui est redit ce dimanche avec l’épisode de Noé sorti de l’Arche : Dieu fait alliance avec nous et toute la création. Non, Dieu ne s’est pas lassé de nous !

 

     Un Carême sans Jésus devient un désert sec et solitaire, et un chemin de désespérance, comptant sur ses seules forces de jeûne, privations et sa catéchèse lointaine. Un Carême avec Jésus devient une vie baptismale bien arrosée et vivifiante.

L’homme sera toujours quelque part défaillant, pécheur, mais justement Jésus tend la main à l’homme défaillant, encore aujourd’hui. Et des personnes bienveillantes, comme dans le naufrage du Titanic, veulent que nous en sortions aussi ! Ne sont-ils pas aujourd’hui pour nous les « anges de Dieu » ?…

 

     Il y aura toujours des « bêtes sauvages », du mal, dans le monde et dans nos vies. Mais où est Jésus dans ma vie ? Quelle porte, quelle fenêtre je lui ouvre vraiment ? Dieu dit à l’homme dans le livre de la Genèse : « Où es-tu ? » et « Qu’as-tu fait de ton frère ? »… Deux questions fondamentales qui doivent nous faire davantage regarder vers Dieu et davantage regarder autour de nous, vers le prochain, le voisin, l’ami qu’on n’a pas vu depuis longtemps, celui qu’on n’a pas osé appeler depuis qu’il est malade (alors que justement il a davantage besoin de notre amitié !), davantage regarder la nature et contempler.

     A chaque fois, je vous le donne en mille, dans ces rencontres vous verrez Jésus et son Esprit présents !! Et votre vie changera, et le monde changera… « La foi et la charité tiennent la main de la « petite fille espérance » -cite le Pape François depuis Péguy à la fin de son message de Carême-, elles lui apprennent à marcher, et elle en même temps les tire en avant ».

« Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. »

 

                                                                                                  Amen.

 

                                                                                                  Père Thibaud de La Serre

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Homélie du 5ème Dimanche Ordinaire_B

 

Dimanche 04 février 2024 - VILLENEUVE-sur-LOT

 

« Dans ton inlassable tendresse, nous t’en prions Seigneur, veille sur ta famille. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui dans les lectures, il est question de guérisons d’esprits mauvais. Jésus chasse les démons qui emprisonnent l’esprit de beaucoup de personnes, et Job s’exclame : « Ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront plus le bonheur… La vie de l’homme sur terre est une corvée »… Nous avons donc face à nous un cumul de plaintes et de souffrances. Et cela ressemble tellement à ce que nous vivons, comme une oppression, une chape de plomb parfois, que l’on serait tenté de dire au Seigneur : « Ah non, pas ça ! Pas encore ça ! »

Bien que justement, Jésus soit venu pour guérir et annoncer l’espérance au cœur des difficultés. « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile » dira St Paul à la suite de Jésus !

 

Mais, pour vraiment se mettre à la suite de Jésus, il faut regarder ce qu’il fait ici, alors qu’il est assailli par les personnes en souffrance : Que fait-il ? Que nous dit Saint Marc ? … « Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et se rendit dans un endroit désert et là, il priait »… Jésus prie. Il prie son Père du ciel. Il lui parle, et dans le silence de la nuit ou du matin tôt, il écoute son Père parler à son cœur…

Et nous, comment réagissons-nous, que faisons-nous quand nous sommes assaillis par de mauvais esprits ? par des situations désespérantes ?

 

Si nous voulons vraiment que le Seigneur soit avec nous, il faut se mettre en prière. Il faut s’adresser à Dieu notre Père, à Jésus son Fils, notre frère et notre Sauveur. Il faut lui donner du temps, aller vers lui, gémir si nécessaire, et puis se taire. Apprendre aussi à se taire devant Lui, même si notre esprit va parler, parler, parler, un moment il va se taire et ce jour-là ne partons pas, restons en silence ! Voilà le secret de Jésus ! Voilà la prière du « pauvre », l’oraison du pauvre, qui nous montrera le seul chemin du salut. Qui nous éclairera vraiment et pour longtemps.

La souffrance est un mal, et non un bien ! Croyons bien que le Christ Jésus est venu nous sauver de ces souffrances. Que c’est sa mission la plus essentielle encore pour nous qui sommes sur la terre. Mais recueillons cet enseignement de l’Évangile : Jésus guérit par la prière à son Père.

 

Ainsi, le monde et l’Église ont besoin de prêtres qui prient, de religieux et de religieuses qui s’offrent pour la prière et dans la prière, et de chrétiens qui se mettent vraiment en prière pour tout offrir à Dieu (ce qui est bon et ce qui est mauvais, les souffrance et les joies). Voilà notre mission !

 

« Dans ton inlassable tendresse, nous t’en prions Seigneur, veille sur ta famille. »

 

                                                                                          Amen.

 

                                                                                            Père Thibaud de La Serre

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Homélie du 4ème Dimanche Ordinaire_B

 

Dimanche 28 janvier 2024 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, Capharnaüm est un lieu de désordre, cela en est même devenu une expression ! Comme la Galilée pour les Juifs pieux est un lieu de perdition, car trop mélangé aux nations païennes. Les tribus de Jacob ont dilué leur sang avec des païens au fur et à mesure des siècles… Pourtant, l’Évangile de Dieu en actes, avec Jésus, commence là. *

Cela doit nous dire des choses, nous éclairer : à la fois, le Christ, l’envoyé de Dieu, n’a pas peur de se mêler aux pécheurs, « il mange avec les pécheurs » ; mais le Christ n’est pas venu pour leur dire que leurs conduites mauvaises sont bonnes ! Non, il dit justement « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ». Il dit aujourd’hui à l’esprit impur dans cet homme tourmenté : « Tais-toi, sors de cet homme. » !

 

L’autorité de Jésus libère, comme la vérité libère toujours… même s’il peut y avoir du remous, de la colère, quand on dit la vérité… Je pense ici aux chrétiens aujourd’hui persécutés, emprisonnés ou tués parce qu’ils dénoncent des crimes ou des injustices (Nicaragua, Russie, Inde) ou à ceux qui dérangent parce qu’ils ne se taisent pas (cf Lycée Stanislas, bénédiction des « couples » homosexuels). De la même manière que Jean-Baptiste préparait la venue du Messie et dérangeait (souvenons-nous que le roi Hérode aimait l’entendre mais l’a emprisonné). De la même manière, le Christ Jésus est venu et continue de venir pour préparer le Salut de nos âmes. Donc, il dérange. Il met de l’ordre et d’autant plus quand il y a du désordre comme aujourd’hui !!

Je pense ici à l’invitation à bénir des « couples » homosexuels, et non des personnes homosexuelles, selon l’expression du Cardinal Fernandez, qui fait une erreur théologique. La déclaration Fiducia Supplicans  dit cependant : « Ceux qui invoquent la bénédiction de Dieu par l’intermédiaire de l’Église sont invités à intensifier leurs dispositions, en se laissant guider par cette foi pour laquelle tout est possible, et à se confier à cet amour qui pousse à observer les commandements de Dieu. » (c’est une citation du missel romain lui-même).

 

Être miséricordieux envers les personnes, oui ! Le Catéchisme de l’Église Catholique le dit déjà (CEC § 2358) : « on évitera à l’égard des personnes homosexuelles toute marque de discrimination injuste ». Mais CEC § 2357 : « les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés et contraire à la loi naturelle », prenant appui sur la Bible elle-même (Genèse 19 et Romains 1).

Dieu nous aime et nous a faits pour la vie ! Ne voulez-vous recevoir la vie, et la vie pour toujours ?

 

Mais, dans ce monde, il y a des péchés plus graves encore : la soi-disant « Aide active à mourir » ou « AMD » qui cache son nom, car le malin veut toujours se cacher pour tuer. Ou les ventes d’armes, y compris par notre pays, pour détruire des populations et en retirer des contrats juteux et capitalistes… : N’est-ce pas non seulement désordonné ? Et même criminel ?! Pourquoi le Christ et l’Évangile ne pourraient-ils pas avoir un vrai pouvoir contre ce mal caché ou au grand jour ?! Prions et supplions…

 

« Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. »

 

                                                                               Amen.

 

                                                                                   Père Thibaud de La Serre

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Homélie de la Fête de la Sainte Famille 

 

31 décembre 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

 

« Tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu prépares à la face des peuples. »

 

 

     Frères et sœurs bien-aimés, en ce passage de l’ancienne à la nouvelle année, cette année, nous pouvons repérer avec Abraham ce passage, avec Jésus, Marie et Joseph, de l’ancienne Alliance à la Nouvelle Alliance : 5 fois il est question de l’observance de la Loi de Moïse, qui n’est donc pas remise en question ; mais 3 fois apparaît en Saint Luc le rôle majeur de l’Esprit Saint dans cette nouvelle alliance dans le Christ, la Parole faite chair…

 

     Oui, le Christ Jésus va inaugurer des temps nouveaux. L’alliance ne sera plus exclusivement pour la descendance d’Abraham et du peuple juif, mais bien pour tous les peuples ! C’est pourquoi l’Église du Christ a un regard nécessairement universaliste. Oui, recevons ce Fils de Dieu, « lumière pour éclairer les nations », comme un cadeau pour toutes les générations. Il y a 3 générations ici dans le Temple de Jérusalem, l’enfant, ses parents, et les 2 anciens, les deux « vieillards » Syméon et Anne.

N’est-ce pas ce que nous retrouvons dans la plupart des familles ? Mais ce que la Sainte Famille nous apprend aujourd’hui, c’est l’obéissance de la foi, quelles que soient les générations.

 

     Foi de chacun dans l’autre déjà (à l’intérieur du couple et auprès des anciens), foi de Jésus « grandissant » et des enfants envers leurs parents (confiance, écoute), foi des parents envers leur enfant (qui est un don de Dieu avant tout, avec ses silences et ses paroles), foi en Dieu qui habite avec nous (et plus seulement le Temple de Jérusalem). Oui, même si certains de vos enfants ont pour le moment délaissé cette alliance avec Dieu ou même avec vous, ne gémissons pas : « Souvenons-nous des merveilles » que Dieu a déjà faites et qu’il continue de faire pour encourager et consolider la foi de tous ! Je pense ici aux nombreux catéchumènes qu’il nous donne ou à la joie des commerçants cette année d’avoir reçu les crèches réalisées par les enfants.

 

     Une vie peut être longue, il peut y avoir des retournements, et les générations qui se succèdent nous apprennent toujours que nous ne pourrons laisser qu’une petite trace à notre tour… Le plus important est d’avoir la foi, et de cultiver la foi, en Dieu et dans les autres, mutuellement. Regardez le vieillard Syméon « qui attendait la Consolation » de son peuple : se désespérait-il ? Était-il aigri et donc pas accueillant ? Non, il a su entendre et voir l’Esprit à l’œuvre, pour des choses vraiment nouvelles pourtant ! Et Marie, qui reçoit la prophétie du glaive dans son cœur, est-elle devenue fermée ou déprimée ? Non, elle a accompli son devoir d’épouse et de mère avec ferveur et fidélité et cela lui fut compté pour justice.

De même, nous, héritiers de la foi chrétienne, même malgré les « révolutions » de notre ère, décrite en son temps par le philosophe Michel Serres dans Petite Poucette, gardons Foi et Espérance !

 

 

« Tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu prépares à la face des peuples. »

 

                                                                                             Amen.

 

                                                                                             Père Thibaud de La Serre

 

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Nuit de Noël 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Jésus s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, les historiens nous rappellent que la crèche a été inventée il y 800 ans cette année à Greccio près d’Assise, en 1223, par le cher François d’Assise.

      Il a créé la surprise ! Par une crèche vivante, avec une jeune maman, son enfant, un jeune homme et surtout toute une ménagerie qu’il a fait entrer dans l’église… Au-delà de la force et de la modernité de son geste, je retiens la surprise. Car Dieu est surprise. Dieu nous surprend par cet enfant et par cette naissance fatigante et pauvre… Avez-vous déjà vu un bébé dans une mangeoire ?! Arriverons-nous un jour à comprendre que le Dieu et Père de Jésus Christ, s’il s’est abaissé autant, dans la crèche et jusqu’à la croix, c’est pour venir nous tirer de la boue ?! Pour nous sauver. Pour nous délivrer de nos chaînes, de nos tristesses et de notre péché qui nous enlaidit et nous alourdit...

 

     Alors, s’il est venu pour nous, s’il est descendu si bas pour nous, allons-nous accepter son Amour ? Allons-nous vraiment accepter sa présence en nous, y compris dans ce qu’il y a de plus vil, de plus moche ?!... Voilà le sens du mystère de Noël : Dieu se fait chair, Dieu vient déposer une lumière dans notre chair, dans notre monde pour nous dire : « CROIS, AIE CONFIANCE, AIME, ESPÈRE, FAIS LE BIEN, RECOMMENCE, NE CRAINS PAS, Je t’aime, je crois en toi ! »

 

     Le pape François, lors de sa venue à Marseille en septembre dernier a dit : « Aujourd’hui encore, notre vie, la vie de l’Église, la France, l’Europe ont besoin de cela : de la grâce d’un tressaillement, d’un nouveau tressaillement de foi, de charité et d’espérance ». Et encore « Croyons-nous que Dieu est à l’œuvre dans notre vie ?... Voilà le signe : TRESSAILLIR. Celui qui croit, qui prie, qui accueille le Seigneur tressaille dans l’Esprit, sent que quelque chose bouge à l’intérieur, il dans de joie. »

 

     Beaucoup de Français, malgré les épreuves du XXème siècle, ont marqué notre pays et l’Église ; ont fortifié tout le peuple de Dieu : Daniel Brottier, Charles de Foucauld, Teilhard de Chardin, Père Marie-Eugène, Ste Élisabeth de la Trinité, Robert Schumann, Mgr Théas, Madeleine Delbrêl, Marthe Robin, Marcel Callo, Abbé Pierre, Sœur Emmanuelle, les Martyrs du Laos, de Tibhirine… et tous ceux que Dieu connaît.

Ce sont des chrétiens qui n’ont pas laissé se perdre le tressaillement de l’Esprit Saint en eux, qui ont accepté la surprise de Dieu, la puissance de Jésus, et qui humblement se sont retroussés les manches ! Y aura-t-il des chrétiens pour faire vibrer l’amour de Jésus dans les années à venir dans notre pays ?... Je le crois ! Certains me trouvent trop optimiste, mais je le vois déjà ! Je vois déjà ce tressaillement à l’œuvre. Le tout c’est d’être un Peuple aimant Dieu, un « peuple ardent à faire le bien ». Alors nous nous surprendrons nous-mêmes, nous surprendrons notre pays et le monde ! Saint et Joyeux Noël !

 

« Jésus s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. »

 

                                                                                            Amen.

 

                                                                                            Père Thibaud de La Serre

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Homélie du 3ème dimanche de l'Avent_B

Dimanche 17 décembre 2023 - VILLENEUVE-sur-LOT

 

« Jean répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur : Redressez le chemin du Seigneur. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, la liturgie de ce 3ème dimanche de l’Avent nous parle de JOIE. De la joie que procure le Seigneur et la foi en lui malgré les épreuves (captifs, prisonniers, injustice) … « N’éteignez pas l’Esprit, … éloignez-vous de toute espèce de mal », dit Saint Paul aujourd’hui.

 

     Pourtant nous pouvons avoir de multiples raisons d’être en colère ! En colère contre ces sommes folles qui sont mises pour fournir des armes pour tuer, en colère contre ces milliards qui sont mis dans la technologie spatiale ou l’Intelligence Artificielle, alors que si peu suffirait pour l’aide alimentaire de millions de personnes ! En colère contre ce projet destructeur et mensonger que notre gouvernement relance pour une « aide active à mourir », alors que nous tenons à nos papys et nos mamies et à nos ados parfois en mal-être. En colère devant un lobbying de l’information qui bâillonne les prophètes de la sagesse et de la paix !

 

     « Qui es-tu ? » disait-on à Jean au désert… « Que dis-tu sur toi-même ? » demandait-on à celui qui a inauguré le baptême d’eau, un nouveau geste loin des caméras, et qui pourtant a eu une postérité immense, bien plus grande que celle d’Hérode ou même de César !

Qui sommes-nous, frères et sœurs baptisés ?! Et quel est le sens de notre Baptême ? Ce baptême inauguré dans le désert, il y a plus de 2000 ans, et qui annonce le Christ, l’œuvre du Christ ici, maintenant et pour l’éternité…

 

     Le Baptême n’est pas un droit à la révolution ou à la violence. Non, certainement pas. Le Baptême est un devoir : un devoir d’espérance, de courage, de persévérance, mais aussi un devoir de TÉMOIGNAGE… : Ne pas nous taire ! Ne pas nous taire devant ce qui nous dérange (par exemple avec la quarantaine de réponses positives de nos commerces pour recevoir les crèches réalisées par les enfants et ne pas se laisser engouffrer par le lobbying du Père Noël, ou encore oser parler à sa famille de la messe de Noël pour ne pas que des pratiquants en viennent à ne plus vivre la messe de Noël par peur d’un enfant...). Ne pas nous taire pour dire notre amour de Jésus et notre foi dans la vie éternelle.

 

     Vous imaginez combien la venue du Christ a été préparée par les prophètes, les psaumes, Zacharie, Jean-Baptiste, Marie, Joseph, les bergers... ! C’est extraordinaire toute cette préparation de la venue de Jésus dans l’Écriture… Même jusqu’à Jean-Baptiste adulte qui va subir un faux procès et le martyre… ! « Ne nous laissons pas ravir la joie de l’évangélisation » disait le Cardinal Vingt-Trois il y a quelques années.

 

     Oui, les temps sont difficiles, les chrétiens sont mis à rude épreuve. Mais n’avons-nous pas le Christ avec nous et au fond de nous ?! N’avons-nous pas reçu un message de joie qui transcende le mal et la mort ?! N’avons-nous pas un trésor dans la Bible, la liturgie qui nous rassemble et l’Esprit Saint qui passe même sur Internet et même par Tik-Tok ?! Nous vivons un KAIROS, un « temps opportun » ! Soyons unis et acteurs de cette force spirituelle pour aujourd’hui !

 

« Jean répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur : Redressez le chemin du Seigneur. »

 

                                                                                                      Amen.

                                                                                                      Père Thibaud de La Serre

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Homélie du 2ème dimanche de l'Avent_B

 

Dimanche 10 décembre 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

 

« Ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, le temps de l’Avent et de Noël démarre avec la figure de Jean le Baptiste et s’achève avec le Baptême de Jésus. J’y ai vu là cette année un appel à vous parler du sens profond du Baptême, nous qui la plupart avons été baptisés enfants.

Une des plus belles définitions du Baptême est dans le Catéchisme (CEC § 1213) : « Le saint Baptême est le fondement de toute vie chrétienne, le porche de la vie dans l’Esprit, et la porte qui ouvre l’accès aux autres sacrements. Par le Baptême, nous sommes libérés du péché, et régénérés comme fils de Dieu, nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à l’Église et faits participants à sa mission. Le Baptême est le sacrement de la régénération par l’eau et dans la Parole. »

 

     Cela signifie que le Baptême est un trésor immense, une grâce inouïe et éternelle de Dieu, et que ceux qui veulent faire baptiser leur enfant juste parce qu’eux-mêmes enfants ont été baptisés et pour faire la fête, doivent découvrir ce trésor du Baptême.

Jean-Baptiste au Jourdain est le 1er attesté de l’histoire à inaugurer ce geste de l’eau. Avant lui, un « Bouc émissaire » était chargé des péchés du peuple et envoyé au désert depuis le Temple une fois/an pour demander à Dieu le pardon des péchés ensemble. Mais là, avec le prophète Jean-Baptiste et dans la préparation de la réception du Messie Jésus, le Baptême nous implique chacun personnellement, par le geste de l’eau qui purifie, qui « libère » et « régénère ».

Saint Pierre dit dans sa prédication (2ème lecture) : « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard, (…) mais il veut que tous parviennent à la conversion. »

 

     Le Baptême est une véritable Alliance personnelle avec Dieu. Nous devenons « fils de Dieu » et « membres du Christ » (Il est la tête du corps). Nous venons et nous recevons. Nous avons ainsi vis à vis de Dieu des droits et des devoirs. Ce n’est pas seulement « un coup d’eau » ou « un coup de mousseux », comme j’ai déjà pu l’entendre !

Forcément, cette grâce va donc se déployer dans le temps, être régénérée, revigorée, vivifiée, par la prédication, l’enseignement de la foi et les sacrements (confirmation, eucharistie, confessions). Mais au final, c’est bien l’Esprit de Dieu qui est à l’œuvre… « Baptisés dans l’Esprit Saint ».

 

     Car, comment dépasser les obstacles (les collines et les montagnes d’Isaïe) ? Comment vaincre le mal (les « caries » de la vie) ? Comment recevoir la consolation de Dieu dans la tristesse ? ...sans l’œuvre extraordinaire, la puissance du Saint Esprit ?! Je pense ici aux deux témoignages tout récents de deux jeunes « recommençants » dont l’un, à 35 ans, récite le Chapelet tous les jours...

L’Esprit Saint et les anges (les « ouvriers de la moisson » selon la parabole du Semeur) agissent, mais nous devons agir aussi par notre Baptême, puisque nous sommes disciples de Jésus. Ne laissons pas ce trésor en sommeil !

 

« Ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. »

 

                                                                                        Amen.

 

                                                                                        Père Thibaud de La Serre

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Published by Paroisse Saint Joseph de Villeneuve - dans Homelies