MERCI !

     Lorsque j’étais à l’école primaire, il y a bien longtemps - que le temps passe vite! - on chantait, « la séparation est souvent triste... » mais, je dois dire en vérité, qu’elle est toujours triste. Le moment est venu de m’efforcer à ce difficile exercice... dire au-revoir après 6 ans passés sur la Paroisse saint Joseph. Un mot vient d’emblée, merci !

     Merci à Dieu pour le don de la vie.

    Merci à la Sainte Église pour son universalité, l’ouverture, le partenariat, le dialogue entre les peuples qu’elle a initié depuis ses timides commencements jusqu’à ce jour.

    Merci à Mgr Hubert HERBRETEAU, évêque d’Agen, à tous les prêtres, religieuses, diacres, laïcs engagés et à tous les hommes et femmes de bonne volonté que ce passage a permis de rencontrer, de côtoyer. Ensemble, nous avons travaillé, ri, mangé, pleuré, prié. Pour toutes ces parties du chemin faites ensemble, merci !

      Chacun(e) d’entre vous m’a accordé un précieux crédit de bienveillance sans lequel il n’y aurait pas eu de compréhension possible, de mise en routes de nos fructueux échanges. Merci à vous tous qui m’avez accueilli dans ma proximité et ma différence, ayant certainement compris qu’elles me constituaient nullement des menaces, mais des chances.

     D’août 2011 à ce jour, une conviction s’est progressivement installée dans l’être des tropiques – Cameroun, Afrique Centrale - que je suis : vivre dans un pays étranger, c’est s’intégrer, car qui veut demeurer soi-même doit se compromettre. Certes, ce sont parfois des choix douloureux, mais, c’est ce qui cède place à la nouveauté, question de prendre ce qu’il y a de mieux, ce qui fait grandir en humanité et dans la foi chrétienne pour véritablement continuer à s’émerveiller de ce qu’il y a de beau, de grand et de noble dans le monde de ce temps. L’être raisonnable, j’en suis persuadé, s’adapte au monde où il vit. En revanche, l’être déraisonnable s’obstine à essayer d’adapter le monde à lui-même.

     Comme le soulignait récemment avec justesse le pape François, « le monde devient meilleur lorsque la solidarité entre les hommes, l’acceptation réciproque et le respect croissent ». Oui, s’il est acquis que, les voyages forment la jeunesse, tout en déformant les valises, la raison d’un voyage, c’est aussi le retour !

     Je retourne au pays natal, convaincu que nous continuerons à entretenir ces liens établis par des visites régulières, les réseaux sociaux, la traditionnelle lettre ou carte postale, la pensée et la prière au quotidien. Eh oui, lorsqu’on aime, on ne compte pas !!!  Merci à tous et pour tout !

                                                                      Timothée Zogo Minfouma +