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11 mai 2023 4 11 /05 /mai /2023 19:43

Messe de sépulture de l’abbé Pierre Bonnet,

le 10 mai 2023, à la Cathédrale Saint-Caprais

1 Th 4, 13-18 ; Ps 15 ; Jn 21, 12-19

 

Chers amis, frères et sœurs,

 

 

     L’abbé Pierre Bonnet est entré dans la maison du Père alors qu’il allait bientôt fêter l’anniversaire (le 26 juin) de ses 30 ans de sacerdoce. Nous ressentons les épines piquantes de la douleur de l’absence, son départ nous attriste, mais en ce temps de Pâques, nous savons que la vie surabondante de Dieu lui est donnée.

Notre cœur, en peine, est aussi dans la lumière bienfaisante et douce de Pâques. La mort de l’abbé Bonnet nous rappelle que notre existence personnelle est un passage. Avec le Christ, il nous faut passer de la mort à la vie éternelle.

Dans ses homélies, Pierre a commenté maintes et maintes fois le récit de saint Jean que nous venons d’entendre : la rencontre de l’apôtre Pierre et du Christ ressuscité. Peut-être mettait-il l’accent sur leur belle amitié, sur l’insistance de Jésus, à trois reprises : « Pierre, m’aimes-tu ? », et sur la réponse de Pierre : « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ! ».

L’abbé Pierre Bonnet a souvent médité sur la mission donnée par Jésus : « Sois le berger de mes agneaux ! »

« Sois le berger de mes agneaux ! » En ce jour de tristesse et de deuil, à la lumière de ce magnifique Évangile, je souligne trois aspects du pasteur que fut l’abbé Bonnet. C’était un pasteur plein de bonté et de bienveillance ; c’était un pasteur au jugement sûr ; c’était un homme de prière.

 

Un homme bon et bienveillant

 

     L’abbé Bonnet était un prêtre bon et bienveillant. Son attention à chacun, son sourire, ses paroles réconfortantes caractérisent sa personnalité d’homme et de prêtre. Tout au long d’un chemin sur lequel il s’est engagé durant toute sa vie de prêtre, il a fait progressivement siennes, en les accueillant en lui, les dimensions même du Cœur du Christ.

     Il a profondément vécu la parole de Jésus : « Sois le berger de mes agneaux ». À la suite du Christ, le bon pasteur, il a aimé ses paroissiens. Il m’a souvent dit combien il était heureux de conduire sa paroisse avec son Équipe d’Animation Pastorale. Lorsqu’il lui arrivait d’avoir des moments de découragements, ses paroissiens lui redonnaient le moral et l’énergie nécessaire pour continuer la route.

Avec une vraie charité pastorale, il a été signe comme tous les prêtres, de la miséricorde de Dieu. Jésus se voulait proche de tous, en particulier des plus nécessiteux. Pierre étaient proche des malades. Chaque année, il faisait partie des hospitaliers Notre-Dame de Lourdes. Au moins une fois par mois, il se rendait à la Candélie et à Pompeyrie pour célébrer avec les personnes malades ou âgées.

Comme le Christ a donné et donne sa vie pour les siens, de la même manière il demande à chaque prêtre de se donner à l’Église. C’est ainsi que les prêtres peuvent réaliser et trouver le vrai bonheur.

     Pierre a vécu son ministère de pasteur avec simplicité, joie et humilité. Ce sont des fruits de l’Esprit Saint. Lorsque saint Paul les énumère dans sa lettre aux Galates, il commence d’abord par le fruit le plus important : l’amour. Pierre a dû méditer souvent cette belle parole de saint Jean et la proposer à ses paroissiens : « Mes bien-aimés aimons-nous les uns les autres puisque l’amour vient de Dieu. »

 

Un homme de discernement

 

     « Sois le berger de mes agneaux ! » Un autre trait mérite d’être souligné. Le père Bonnet avait le bon discernement du pasteur et de l’accompagnateur spirituel. Une remarque de bon sens, un conseil venaient tout naturellement dans la conversation. Et on pouvait repartir enrichi par une belle rencontre.

     Sa formation canonique a été l’occasion de développer une vraie paternité spirituelle. Préoccupé de justice et du bien de chaque personne, il savait que les êtres humains vivent sous le poids de leurs propres fautes, de leurs remords et de leur passé.

Les prêtres savent que la voie privilégiée de la paternité spirituelle se manifeste d’abord, comme pour Jésus, par le pouvoir de pardonner les péchés.

     Accompagnateur d’une équipe Notre-Dame, il me disait combien la rencontre avec des couples le rendait heureux. Conseillers spirituels, les prêtres apprennent chaque jour de leur Maître et Seigneur. Dans le dialogue permanent avec les fidèles, ils prennent conscience des problèmes d’aujourd’hui, des contraintes nouvelles auxquelles nos contemporains sont confrontés.

     La paternité des prêtres consiste à accompagner les personnes pour les aider à franchir les obstacles. Leur paternité se trouve résumée dans le don de l’Eucharistie. La célébration de la messe est au cœur de cette paternité.

 

Un priant

 

      Quelques heures avant sa mort Pierre a participé, comme chaque mois, à un temps d’adoration eucharistique avec ses paroissiens. Grâce à l’adoration, les prêtres découvrent mieux qui est Dieu, son abaissement, son identification à notre humanité, le don de lui-même déposé entre leurs mains.

     Homme de prière, l’abbé Bonnet était très apprécié lorsqu’il célébrait la messe. Chaque jour l’eucharistie était la source de son ministère. Il y puisait sa vitalité, son bonheur d’être disciple du Christ.

     La prière mariale comptait aussi beaucoup pour lui. La Vierge Marie est réellement pour chaque chrétien, et bien plus encore pour les prêtres, celle qui indique la route, celle qui nous conduit à Jésus et nous aide à le suivre.

 

      Le ministère de l’abbé Bonnet a été d’une belle fécondité. Nous perdons un vicaire général attachant et d’une grande qualité. C’était un pasteur selon le cœur de Dieu. Il a invité les fidèles à découvrir toujours davantage le Christ. Quelle belle âme de pasteur !

     Nous devons tirer profit de ce beau témoignage, de cette belle vie au service du Seigneur et de l’Église.

 

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