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5 août 2015 3 05 /08 /août /2015 21:51
Regard sur ...

Mais qui donc était la patronne de la France ?

 

     Si chaque pays se devait d'avoir son saint patron, la France, elle, semble avoir toujours préféré... une sainte patronne.

 

     Qui se souvient encore qu'au Moyen Âge c'était sainte Pétronille qui avait cet honneur, pour avoir été choisie par nos ancêtres selon la bonne logique qu'on leur connaît ? Suivez bien... D'une part, la France , était, à travers tout le monde chrétien, considérée comme « la fille aînée de l'Église ». D'autre part, l'Église avait été fondée par saint Pierre. Ajoutez à cela que sainte Pétronille (forme féminine de Pierre, et qui patronnait donc les Pierrette) passait pour avoir tenu le ménage du grand apôtre, et était donc non seulement représentée avec un balai, mais considérée par ailleurs comme sa « fille spirituelle ». Conclusion la France, « fille aînée de l'Église », ne pouvait avoir pour patronne que la « fille aînée » du fondateur de cette Église. Imparable, non ?

 

      Sainte Pétronille, pourtant, perdra sa place. Elle se vit d'abord menacée par sainte Jeanne de France, que les rois capétiens avaient d'autant plus envie de lui substituer qu'elle était de leur famille. Fille de Louis XI, cette princesse au physique peu avantageux, et de surcroît boiteuse, avait fondé l'ordre de l'Annonciade après avoir été répudiée par son époux, Louis XII, désireux d'épouser Anne de Bretagne. On en était là quand Louis XIII mit tout le monde d'accord, en 1638, à la suite d'un vœu exaucé par la Vierge Marie (la naissance du futur Louis XIV) et qui valut à la France de prendre celle‑ci pour patronne. Une patronne, d'ailleurs, que conservera plus ou moins la République en se tournant vers Marianne, suite à la rencontre entre Barras et une Alsacienne, nommée Marie‑Anne Reubell. Un hasard qui vaudra à la dame une confortable pension à vie, que lui allouera Napoléon Ier à titre de droit de bail de son prénom. Enfin, après la canonisation de Jeanne d'Arc, prononcée en 1920, certains milieux catholiques la proposèrent à son tour pour cette fonction mais Marie resta «Patronne Principale de Ia France», et Jeanne d'Arc partagea, avec Ste Thérèse de l'Enfant Jésus, le titre de «Patronne Secondaire de la France».

 

      Sainte Pétronille, elle, est donc tombée aux oubliettes de l'Histoire. Fêtée le 31 moi, elle en fut vite réduite à se voir associer à des dictons concernant les foins. S'il pleuvait à cette date, nos ancêtres devaient s'attendre à tremper leurs guenilles trente jours durant, sans doute comme la fille de Saint Pierre était censée l'avoir fait de sa serpillière. Pétronille, guenille : à cause d'une rime, l'ancienne Patronne de la France en était ravalée au rang des saints météorologistes, tel St Barnabé et St Médard, pour ce dernier la légende rapporta qu'il avait essuyé un formidable orage sans s'en être retrouvé mouillé d'un cheveu...

 

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