Solennité de l’Epiphanie – 3 janvier 2021

«En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.»

Frères et sœurs, après mes vœux formulés le 1^er janvier pour que nous prenions soin les uns des autres, et que nous soyons plus attentifs et même intéressés pour rencontrer les autres (même à l’église), sans être bloqués par notre éducation ou la différence des âges, les lectures de l’Épiphanie m’inspirent de vous souhaiter du COURAGE et de la PATIENCE pour cette nouvelle année et dans votre vie !

Je suis frappé en effet cette année par la figure d’Hérode « et tout Jérusalem avec lui » qui sont « bouleversés ». C’est le même mot qu’emploie Saint Luc à l’Annonciation, lorsque Marie est toute « bouleversée » et se demande ce que signifie cette salutation…

Hérode est donc bouleversé de l’intérieur, parce qu’on lui annonce la naissance d’un roi sur son territoire alors qu’il ne s’y attend pas. Et « tout Jérusalem » n’est peut-être pas bouleversé pour les mêmes raisons...car pour Jérusalem, l’annonce mystérieuse d’un nouveau roi est plutôt messianique et signe de délivrance.

Tout le monde connaissait la tyrannie d’Hérode. Le bouleversement ici est donc à interpréter plutôt positivement...Le COURAGE est une force morale, la fermeté de notre «cœur» devant un danger ou une souffrance physique ou morale, dit le dictionnaire. Encore faut-il que le courage soit employé pour faire le bien, même devant l’adversité, pour laisser triompher Dieu dans sa charité parfaite.

Je pense ici à nos saints patrons… : Saint Etienne, le premier des martyrs, Saint Sernin (ou Saturnin) évêque de Toulouse, qui est traîné par un taureau, ou Sainte Catherine d’Alexandrie. N’ont-ils pas été martyrisés ? Le témoignage de leur courage n’a-t-il pas été une grande charité, même devant une opposition acharnée ?

On ne choisit pas son époque, mais on peut ne pas la subir. En montrant du courage et de la charité devant l’adversité...tout spécialement face au rejet plus ou moins violent de la foi chrétienne.

Je vous souhaite aussi de la PATIENCE : patience parce que le Seigneur arrive toujours à ses fins, acceptant la lenteur de la croissance d’un enfant ou bien se révélant – au grand dam de ceux qui ont le savoir religieux – à des étrangers par des astres ou plutôt par le « livre de la Création » comme aurait dit Saint François…

Le Seigneur, pour nous convertir de l’intérieur, sait nous surprendre ! Alors, par amour pour lui, ne nous laissons pas enfermer. Que ses manifestations encore aujourd’hui nous bouleversent positivement !Alors, nous connaîtrons la joie.

«En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.»

                                                                              Amen

                                                                             Père Thibaud de La Serre.