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28 décembre 2023 4 28 /12 /décembre /2023 22:19

Nuit de Noël 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Jésus s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, les historiens nous rappellent que la crèche a été inventée il y 800 ans cette année à Greccio près d’Assise, en 1223, par le cher François d’Assise.

      Il a créé la surprise ! Par une crèche vivante, avec une jeune maman, son enfant, un jeune homme et surtout toute une ménagerie qu’il a fait entrer dans l’église… Au-delà de la force et de la modernité de son geste, je retiens la surprise. Car Dieu est surprise. Dieu nous surprend par cet enfant et par cette naissance fatigante et pauvre… Avez-vous déjà vu un bébé dans une mangeoire ?! Arriverons-nous un jour à comprendre que le Dieu et Père de Jésus Christ, s’il s’est abaissé autant, dans la crèche et jusqu’à la croix, c’est pour venir nous tirer de la boue ?! Pour nous sauver. Pour nous délivrer de nos chaînes, de nos tristesses et de notre péché qui nous enlaidit et nous alourdit...

 

     Alors, s’il est venu pour nous, s’il est descendu si bas pour nous, allons-nous accepter son Amour ? Allons-nous vraiment accepter sa présence en nous, y compris dans ce qu’il y a de plus vil, de plus moche ?!... Voilà le sens du mystère de Noël : Dieu se fait chair, Dieu vient déposer une lumière dans notre chair, dans notre monde pour nous dire : « CROIS, AIE CONFIANCE, AIME, ESPÈRE, FAIS LE BIEN, RECOMMENCE, NE CRAINS PAS, Je t’aime, je crois en toi ! »

 

     Le pape François, lors de sa venue à Marseille en septembre dernier a dit : « Aujourd’hui encore, notre vie, la vie de l’Église, la France, l’Europe ont besoin de cela : de la grâce d’un tressaillement, d’un nouveau tressaillement de foi, de charité et d’espérance ». Et encore « Croyons-nous que Dieu est à l’œuvre dans notre vie ?... Voilà le signe : TRESSAILLIR. Celui qui croit, qui prie, qui accueille le Seigneur tressaille dans l’Esprit, sent que quelque chose bouge à l’intérieur, il dans de joie. »

 

     Beaucoup de Français, malgré les épreuves du XXème siècle, ont marqué notre pays et l’Église ; ont fortifié tout le peuple de Dieu : Daniel Brottier, Charles de Foucauld, Teilhard de Chardin, Père Marie-Eugène, Ste Élisabeth de la Trinité, Robert Schumann, Mgr Théas, Madeleine Delbrêl, Marthe Robin, Marcel Callo, Abbé Pierre, Sœur Emmanuelle, les Martyrs du Laos, de Tibhirine… et tous ceux que Dieu connaît.

Ce sont des chrétiens qui n’ont pas laissé se perdre le tressaillement de l’Esprit Saint en eux, qui ont accepté la surprise de Dieu, la puissance de Jésus, et qui humblement se sont retroussés les manches ! Y aura-t-il des chrétiens pour faire vibrer l’amour de Jésus dans les années à venir dans notre pays ?... Je le crois ! Certains me trouvent trop optimiste, mais je le vois déjà ! Je vois déjà ce tressaillement à l’œuvre. Le tout c’est d’être un Peuple aimant Dieu, un « peuple ardent à faire le bien ». Alors nous nous surprendrons nous-mêmes, nous surprendrons notre pays et le monde ! Saint et Joyeux Noël !

 

« Jésus s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. »

 

                                                                                            Amen.

 

                                                                                            Père Thibaud de La Serre

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21 décembre 2023 4 21 /12 /décembre /2023 18:10

 

Dimanche 17 décembre 2023 - VILLENEUVE-sur-LOT

 

« Jean répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur : Redressez le chemin du Seigneur. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, la liturgie de ce 3ème dimanche de l’Avent nous parle de JOIE. De la joie que procure le Seigneur et la foi en lui malgré les épreuves (captifs, prisonniers, injustice) … « N’éteignez pas l’Esprit, … éloignez-vous de toute espèce de mal », dit Saint Paul aujourd’hui.

 

     Pourtant nous pouvons avoir de multiples raisons d’être en colère ! En colère contre ces sommes folles qui sont mises pour fournir des armes pour tuer, en colère contre ces milliards qui sont mis dans la technologie spatiale ou l’Intelligence Artificielle, alors que si peu suffirait pour l’aide alimentaire de millions de personnes ! En colère contre ce projet destructeur et mensonger que notre gouvernement relance pour une « aide active à mourir », alors que nous tenons à nos papys et nos mamies et à nos ados parfois en mal-être. En colère devant un lobbying de l’information qui bâillonne les prophètes de la sagesse et de la paix !

 

     « Qui es-tu ? » disait-on à Jean au désert… « Que dis-tu sur toi-même ? » demandait-on à celui qui a inauguré le baptême d’eau, un nouveau geste loin des caméras, et qui pourtant a eu une postérité immense, bien plus grande que celle d’Hérode ou même de César !

Qui sommes-nous, frères et sœurs baptisés ?! Et quel est le sens de notre Baptême ? Ce baptême inauguré dans le désert, il y a plus de 2000 ans, et qui annonce le Christ, l’œuvre du Christ ici, maintenant et pour l’éternité…

 

     Le Baptême n’est pas un droit à la révolution ou à la violence. Non, certainement pas. Le Baptême est un devoir : un devoir d’espérance, de courage, de persévérance, mais aussi un devoir de TÉMOIGNAGE… : Ne pas nous taire ! Ne pas nous taire devant ce qui nous dérange (par exemple avec la quarantaine de réponses positives de nos commerces pour recevoir les crèches réalisées par les enfants et ne pas se laisser engouffrer par le lobbying du Père Noël, ou encore oser parler à sa famille de la messe de Noël pour ne pas que des pratiquants en viennent à ne plus vivre la messe de Noël par peur d’un enfant...). Ne pas nous taire pour dire notre amour de Jésus et notre foi dans la vie éternelle.

 

     Vous imaginez combien la venue du Christ a été préparée par les prophètes, les psaumes, Zacharie, Jean-Baptiste, Marie, Joseph, les bergers... ! C’est extraordinaire toute cette préparation de la venue de Jésus dans l’Écriture… Même jusqu’à Jean-Baptiste adulte qui va subir un faux procès et le martyre… ! « Ne nous laissons pas ravir la joie de l’évangélisation » disait le Cardinal Vingt-Trois il y a quelques années.

 

     Oui, les temps sont difficiles, les chrétiens sont mis à rude épreuve. Mais n’avons-nous pas le Christ avec nous et au fond de nous ?! N’avons-nous pas reçu un message de joie qui transcende le mal et la mort ?! N’avons-nous pas un trésor dans la Bible, la liturgie qui nous rassemble et l’Esprit Saint qui passe même sur Internet et même par Tik-Tok ?! Nous vivons un KAIROS, un « temps opportun » ! Soyons unis et acteurs de cette force spirituelle pour aujourd’hui !

 

« Jean répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur : Redressez le chemin du Seigneur. »

 

                                                                                                      Amen.

 

                                                                                                      Père Thibaud de La Serre

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14 décembre 2023 4 14 /12 /décembre /2023 20:13

 

Dimanche 10 décembre 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

 

« Ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, le temps de l’Avent et de Noël démarre avec la figure de Jean le Baptiste et s’achève avec le Baptême de Jésus. J’y ai vu là cette année un appel à vous parler du sens profond du Baptême, nous qui la plupart avons été baptisés enfants.

Une des plus belles définitions du Baptême est dans le Catéchisme (CEC § 1213) : « Le saint Baptême est le fondement de toute vie chrétienne, le porche de la vie dans l’Esprit, et la porte qui ouvre l’accès aux autres sacrements. Par le Baptême, nous sommes libérés du péché, et régénérés comme fils de Dieu, nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à l’Église et faits participants à sa mission. Le Baptême est le sacrement de la régénération par l’eau et dans la Parole. »

 

     Cela signifie que le Baptême est un trésor immense, une grâce inouïe et éternelle de Dieu, et que ceux qui veulent faire baptiser leur enfant juste parce qu’eux-mêmes enfants ont été baptisés et pour faire la fête, doivent découvrir ce trésor du Baptême.

Jean-Baptiste au Jourdain est le 1er attesté de l’histoire à inaugurer ce geste de l’eau. Avant lui, un « Bouc émissaire » était chargé des péchés du peuple et envoyé au désert depuis le Temple une fois/an pour demander à Dieu le pardon des péchés ensemble. Mais là, avec le prophète Jean-Baptiste et dans la préparation de la réception du Messie Jésus, le Baptême nous implique chacun personnellement, par le geste de l’eau qui purifie, qui « libère » et « régénère ».

Saint Pierre dit dans sa prédication (2ème lecture) : « Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard, (…) mais il veut que tous parviennent à la conversion. »

 

     Le Baptême est une véritable Alliance personnelle avec Dieu. Nous devenons « fils de Dieu » et « membres du Christ » (Il est la tête du corps). Nous venons et nous recevons. Nous avons ainsi vis à vis de Dieu des droits et des devoirs. Ce n’est pas seulement « un coup d’eau » ou « un coup de mousseux », comme j’ai déjà pu l’entendre !

Forcément, cette grâce va donc se déployer dans le temps, être régénérée, revigorée, vivifiée, par la prédication, l’enseignement de la foi et les sacrements (confirmation, eucharistie, confessions). Mais au final, c’est bien l’Esprit de Dieu qui est à l’œuvre… « Baptisés dans l’Esprit Saint ».

 

     Car, comment dépasser les obstacles (les collines et les montagnes d’Isaïe) ? Comment vaincre le mal (les « caries » de la vie) ? Comment recevoir la consolation de Dieu dans la tristesse ? ...sans l’œuvre extraordinaire, la puissance du Saint Esprit ?! Je pense ici aux deux témoignages tout récents de deux jeunes « recommençants » dont l’un, à 35 ans, récite le Chapelet tous les jours...

L’Esprit Saint et les anges (les « ouvriers de la moisson » selon la parabole du Semeur) agissent, mais nous devons agir aussi par notre Baptême, puisque nous sommes disciples de Jésus. Ne laissons pas ce trésor en sommeil !

 

« Ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. »

 

                                                                                        Amen.

 

                                                                                        Père Thibaud de La Serre

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3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 17:16

 

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, il y a dans ces textes et dans cette fête du Christ-Roi une Horizontale et une Verticale : l’horizontale du « prendre soin » (œuvres de miséricorde, le berger dans Ézéchiel) et la verticale du Christ en Gloire, du Christ qui vient pour juger le monde et la verticale de l’appel à la vie éternelle, à la résurrection.

Dans l’office des lectures de ce samedi (prophète Zacharie), un verset m’a également interpellé : « Je rassemblerai toutes les nations devant Jérusalem pour le combat. La ville sera prise, les maisons pillées, les femmes violées. La moitié de la ville partira en exil, mais le reste du peuple ne sera pas éliminé de la ville. Alors le Seigneur sortira (…) ses pieds se poseront ce jour-là sur le mont des oliviers »…

 

     La situation mondiale actuelle a des allures de fin des temps. La mondialisation des conflits et les jeux de pouvoir en Terre Sainte nous perturbent tous. Cela peut peut-être nous faire tourner la tête… Mais le Christ Jésus est justement là pour nous orienter et réorienter : le pouvoir de l’univers est dans ses mains ! Il trône sur l’univers (plus que l’image de la stabilité du roi Charles en Angleterre !). Ceux qui font le mal seront jugés sévèrement (les « maudits »), ceux qui font le bien seront jugés aussi, mais le Seigneur leur a préparé son Royaume…

Dis comme cela, on pourrait croire à un film américain avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre… En réalité, Jésus, le Christ, vient s’identifier encore aujourd’hui aux plus pauvres pour convertir aussi les méchants ou les plus riches, et nous !! C’est le mystère du Salut, de l’œuvre du Christ, qui n’appartient qu’à Dieu pour ce qui est de la verticale (la grâce) et qui dépend de nous, de nos actions et de notre charité, pour ce qui est de l’horizontale. Cela me fait penser à la phrase de Saint Ignace de Loyola : « Agis comme si tout dépendait de toi et rien de Dieu, alors que tout dépend de Dieu et si peu de toi. »

 

     L’évangile du Jugement dernier doit résonner pour tous comme un appel incessant. Mère Térésa à la tribune de l’ONU, devant les gouvernants et les milliardaires, disait que les pauvres sont en fait une chance pour le monde ! Car oui, que faisons-nous de nos richesses ?! Que faisons-nous de ce qui ne sera plus dans quelque temps et qui peut aider des personnes à côté de nous maintenant 

« Prendre soin » nous invite à une relation. Dieu s’invite dans nos vies pour prendre soin de nous, pour entrer en relation avec nous : mesurons-nous notre chance ? Et la partageons-nous aussi autour de nous, au nom de Jésus ?!

 

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

 

                                                                                                    Amen.

 

                                                                                                    Père Thibaud de La Serre

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26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 18:44

 

 Dimanche 19 novembre 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l’un il remit une somme de 5 talents, à un autre 2 talents, au 3ème un seul talent, à chacun selon ses capacités. »

 

      Frères et sœurs bien-aimés, êtes-vous capables de confier tous vos biens à vos serviteurs ? Êtes-vous capables de confier vos biens tout court ? (par exemple par testament ou en se préparant à quitter cette terre)

 

      La parabole des talents (Matthieu 25) nous interroge sur la relation que nous entretenons avec le Seigneur de qui nous tenons tout : Dieu donne, il distribue généreusement… Il ne distribue pas « aveuglement » (« chacun selon ses capacités » dit cet évangile), mais il donne à TOUS, car il fait confiance à tous. Mais nous, comment recevons-nous ? Quelle capacité à nous émerveiller (Waouh ! Merci !) ou au contraire quelle tendance à vouloir plus ? A trouver que c’est ce qu’on mérite ? A jalouser le voisin, la voisine ? Ou encore à encourager des personnes à faire « fructifier ses talents » ?

     Ce week-end, alors que les paroisses catholiques collectent pour l’œuvre du Secours Catholique, le pape nous appelle davantage à tourner nos regards vers les pauvres (qu’ils aient reçu 1 ou 5 talents !)… Pour ne pas qu’ils aient peur d’un « Dieu vengeur », mais qu’ils soient confiants dans l’aide du Seigneur, comme la femme forte (ou « parfaite », ou « capable ») du Livre des Proverbes entendu dans la première lecture…

 

      Celui qui « craint le Seigneur » ou la femme parfaite qui « craint le Seigneur », c’est celui ou celle qui respecte Dieu car il sait que l’on reçoit tout de Lui, et que l’on aura tout à laisser/confier un jour ! Peu importe que l’on ait « peu ou beaucoup » reçu en apparence. Ce qui est sûr c’est que nous avons reçu suffisamment du Seigneur ! Mais qu’en faisons-nous ?

 

      Ce week-end, nous mettons en valeur tous les bénévoles qui aident les autres (les personnes en difficulté ou isolées). Comme chrétiens, nous devons aider sans se glorifier, sans chercher à se mettre en valeur. Aider seul, c’est bien. Mais aider à plusieurs (cf témoignage d’Alain bénévole au Secours Catholique), cela nous permet aussi d’être signe d’une communauté qui réunit ses forces… Être ensemble « des fils de la lumière » (St Paul)

Aujourd’hui, beaucoup de bénévoles de plus de 80 ans se sentent seuls pour aider. Et pourtant des personnes de 20-40 ans aident aussi, mais souvent individuellement. La notion d’appartenance n’est plus la même. Mais ne dévalorisons pas toute personne qui aide son prochain, quelle que soit sa manière de le faire.

 

« Il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l’un il remit une somme de 5 talents, à un autre 2 talents, au 3ème un seul talent, à chacun selon ses capacités. »

 

                                                                                                  Amen.

 

                                                                                                  Père Thibaud de La Serre

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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 08:52

 

Dimanche 8 octobre 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

 

« Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? J’attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? »

 

      Frères et sœurs bien-aimés, la vigne du Seigneur est un lieu de prédilection pour le Seigneur, notre Dieu. C’est un « plant de qualité » dit le livre d’Isaïe (Cf créés à l’image et à la ressemblance de Dieu !) ; c’est « la maison d’Israël » poursuit Isaïe dans son image (Cf sortie d’Égypte, choyée par Dieu) ; c’est le fruit du travail du Père du Ciel si l’on en croit Jésus : « Il planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir, il bâtit une tour de garde ».

« Moi, je suis la vigne, et vous les sarments » dira Jésus à ses Apôtres, le soir du Jeudi Saint…La vigne est chérie par Dieu, « son enfant bien aimé », et nous nous sommes greffés à son Fils. Cependant, la parabole de Jésus ici introduit une autre catégorie de personnes : les vignerons !

 

Les vignerons (peu d’occurrences dans la Bible) sont des « serviteurs », ici même des « locataires » ou « fermiers ». « Mon Père est le vigneron » dit Jésus dans Saint Jean. Dans Saint Matthieu et Saint Marc, les vignerons sont des serviteurs du maître, choisis pour que la vigne porte du fruit si l’on en croit Jésus.

 

La question principale est : pourquoi la vigne du Seigneur ne porte pas de fruits ?! Pourquoi ?... Question complexe et cruciale ! Les serviteurs sont « misérables » (« kakos » en grec, c’est-à-dire mauvais), ils sont paresseux ou envieux (cf parabole des talents), ou bien ils ont bien travaillé mais ne veulent pas rendre au maître ce qui lui revient… Ou bien, comme dans la parabole de l’ivraie, il peut y avoir un élément extérieur qui vient gâter le fruit (le mildiou, la grêle…) – cf laïcité, confort -, ou bien encore la vigne du Seigneur n’est plus protégée et « les sangliers la ravagent », comme le dit le Psaume 79…

« Écoutez » dit Jésus aux grands prêtres et aux anciens ! Vous n’êtes que des serviteurs, vous n’êtes pas propriétaires de la vigne !

 

     Comment ne pas penser au Pape François qui a appelé plus que jamais à l’écoute mutuelle et au silence de la prière au démarrage de ce Synode important pour l’Église toute entière ! La vigne qui est le peuple de Dieu, n’appartient pas non plus au Pape, ni aux cardinaux ! Ils ne sont que des serviteurs et doivent se mettre à l’écoute de Dieu sans croire tout maîtriser…

 

Nous avons l’impression parfois de ne pas porter de fruits dans notre monde contemporain si éloigné de Dieu et si épris de divertissements…Un jour, au ciel, nous comprendrons… Mais déjà, ne nous décourageons pas, car nous sommes la vigne et les vignerons choisis !

 

« Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? J’attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? »

 

                                                                                                              Amen.

 

                                                                                                              Père Thibaud de La Serre

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12 octobre 2023 4 12 /10 /octobre /2023 08:42

 

Dimanche 1er octobre 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

« Vous dites : la conduite du Seigneur n’est pas la bonne. Est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, la parabole de Jésus aux grands prêtres et aux anciens qui commence par « Un homme avait deux fils » ressemble étrangement à la parabole du fils prodigue dans Saint Luc. Ici, Saint Matthieu est plus court, mais si l’on y réfléchit bien, il se peut que la version de Saint Matthieu soit la 1ère … Pourquoi ? Parce qu’il est question du repentir, du changement de pensée, du retournement, de la « conversion ».

Le premier, l’aîné, dit « non » au départ, à son père, « mais ensuite, s’étant repenti, il y alla ». Le cadet lui, dit « oui », mais finalement il va faire autre chose… Dans la parabole du fils prodigue (Luc 15), c’est ensuite le second qui se repent et qui revient tandis que l’aîné se raidit et ne veut pas changer vis à vis de son père et de son frère...Et Jésus poursuit dans les deux cas en disant que les publicains et les prostituées risquent fort de nous précéder dans le Royaume des cieux !

 

     Qu’est-ce que cela signifie pour nous ?! Cela signifie que dans tous les cas, le Seigneur nous appelle au repentir, à la conversion permanente, à ne jamais nous installer dans nos certitudes comme si nous avions finalement raison…

 

Je viens de lire le témoignage d’un couple dans Panorama qui, après 20 ans de mariage, était au bord de la rupture, et a fait le parcours « Retrouvaille » pendant 3 mois, qui leur a redonné de l’amour et de l’affection l’un pour l’autre, avec des outils pour mieux se connaître et réagir. Je pense aussi à notre journée des prêtres au Congrès Mission à Toulouse ce vendredi pendant lequel nous avons reçu plusieurs très beaux témoignages de conversion de la part d’hommes mariés qui ont retrouvés l’amour, la pureté, la filiation… C’était édifiant !

Personnellement, ce qui m’a édifié, c’est la vérité qu’ils ont fini par accepter sur leur vie, et le fait de voir que toute conversion est possible, avec le temps. « Ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-même » dit Saint Paul (Philippiens 2), « c’est dans le Christ que l’on se réconforte les uns les autres ».

 

     Or, qui n’a pas besoin de réconfort ?! Qui n’a pas besoin d’aide, de compréhension ? A-t-on besoin d’une carapace qui fait finalement mal, ou bien de l’écoute des autres et d’un dialogue en vérité ?! Le Christ nous dit qu’il croit en nous et que le Père du ciel ne regrette pas d’être notre Père et que nous soyons ses fils et ses filles bien-aimés… Cela ne vaut-il pas la peine de changer de posture ?

 

« Vous dites : la conduite du Seigneur n’est pas la bonne. Est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? »

 

                                                                                                            Amen.

 

                                                                                                            Père Thibaud de La Serre

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26 septembre 2023 2 26 /09 /septembre /2023 22:35

 

Dimanche 24 septembre 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

 

« Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, le syndicat pour revendiquer des droits dans le Royaume des cieux visiblement n’existe pas ! Nous avons au moins une avocate : la Vierge Marie… Mais Jésus annonce un Royaume où chacun recevra un denier, c’est-à-dire son amour infini.

Dans notre échange biblique, il a été question des capacités différentes des uns et des autres (comme des vases, contenants). Mais en fait, dans le Royaume de Jésus, le principal est d’être comblé. Peu importe que nous soyons grands ou petits, le principal est d’être comblé par son amour infini !

 

La jalousie consiste à être mécontent du bonheur d’autrui.

Deux fois seulement se trouve le mot « jalousie » dans les Évangiles, pour exprimer la jalousie des grands prêtres qui ont livré Jésus. La jalousie est ici mobilisée par la peur et un enfermement de l’esprit qui peut conduire à la haine.

Plusieurs fois dans l’Ancien Testament il est question de Dieu comme « jaloux », c’est-à-dire d’un amour sans mesure pour son peuple… C’est un amour qui peut paraître odieux pour ceux qui comptent, ceux qui ne pensent qu’à eux et mesurent selon eux…Pourtant, sommes-nous nous-mêmes la mesure de ce que nous sommes ? Et pouvons-nous être seuls la bonne mesure ? Non, du moins si nous acceptons l’amour et son altérité dans notre vie.

 

Si l’on épluche un peu cette parabole des ouvriers « de la 11ère heure » ou de la « dernière heure », la question que l’on peut se poser est : Pourquoi Dieu se fatigue-t-il tant à être missionnaire, à sortir sans cesse auprès de ceux qui vont pourtant le décevoir (les premiers ou même les derniers) ? C’est quand même étonnant pour quelqu’un qui est si puissant ?

Pourquoi Dieu va-t-il chercher des ouvriers, embaucher, même pour peu de temps, et pour un résultat plus ou moins moyen ? ! N’est-ce pas par amour ? Par pur amour, comme une mère aime son enfant inconditionnellement, même s’il le déçoit ?! On en revient encore à cet amour infini que Dieu a, qu’il est, et qu’il ne peut garder jalousement car c’est un amour sauveur.

 

Comment compter devant cet amour qui ne compte pas, mais qui désarme plutôt par sa bonté ? Le pape François a appelé les Français hier à Marseille à être des passionnés, des hommes et des femmes qui ont le goût de l’Évangile de Jésus. Ne nous laissons pas voler cet amour infini et cette passion de Dieu pour nous !

 

« Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. »

 

                                                                                              Amen.

 

                                                                                              Père Thibaud de La Serre

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26 septembre 2023 2 26 /09 /septembre /2023 21:31

 

Dimanche 17 septembre 2023 - Villeneuve-sur-Lot

 

 

« Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout »

 

     Frères et sœurs bien-aimés, je ne sais pas si vous connaissez Sainte Joséphine Bakhita ? Elle a été canonisée en l’an 2000 par le pape Jean-Paul II. C’est une petite fille africaine, née au Soudan (4 ans avant Sainte Thérèse de Lisieux), qui a été kidnappée à 9 ans, vendue comme esclave (alors que l’esclavage était déjà interdit depuis plus de 20 ans dans son pays). Elle a connu beaucoup de sévices, de maltraitance (144 cicatrices !) jusqu’à l’âge de 14 ans où elle a été « sauvée » par le Consul d’Italie au Soudan qui arrête les coups, les punitions, les humiliations. Elle peut alors s’habiller, se coiffer comme elle veut, et il accepte qu’elle vienne en Italie. C’est là qu’elle va demander le baptême, la confirmation, la communion, où elle se sentira vraiment aimée par Dieu, et qu’elle demandera finalement à lui donner sa vie comme religieuse.

 

     Mais ce qui est fou chez elle, c’est la force du pardon face à tous ceux qui l’ont abîmée : « Je n’ai jamais détesté personne. Peut-être qu’ils ne se rendaient pas compte du mal qu’ils faisaient ? »… Elle a beaucoup souffert, mail il n’y avait pas de haine dans son cœur ! Pardonner c’est ne pas garder de haine dans son corps, c’est croire que l’amour de Dieu est plus fort que le mal, même si pardonner ce n’est pas oublier.

     La parabole de Jésus aujourd’hui du « débiteur impitoyable » qui est exigeant pour les autres alors que ce sont des miettes par rapport à ce qu’il doit lui, nous redit que nous sommes tous un jour ou l’autre coupables devant Dieu, qu’il faut « penser à notre sort final » (comme le dit Ben Sira dans la première lecture), mais que Dieu demande surtout que ton cœur soit bon… Que dans ton cœur il n’y ait pas de méchanceté (même face à la méchanceté !). Que dans ton cœur, il y ait de la vérité et de la douceur…

C’est là, je crois, que l’on peut reconnaître les vrais chrétiens, ceux qui écoutent vraiment Jésus et qui essaient de faire comme lui !

 

     C’est pourquoi, en ce début d’année, je demande aux enfants et aux adultes de vraiment participer aux messes et au caté, pour bien comprendre ce que Jésus demande de faire. Mais surtout de le PRIER de tout son cœur, de lui parler, de lui confier ce qui est dans notre cœur, de lire sa Parole, de rester en silence dans sa chambre avec Jésus, pour que « le fond de notre cœur » soit vraiment habité par Lui ! Il existe de nombreuses formes de prières, mais le plus important est la prière du coeur.

 

« Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout »

 

                                                                                        Amen.

 

                                                                                         Père Thibaud de La Serre

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18 septembre 2023 1 18 /09 /septembre /2023 20:16

 

Dimanche 10 Septembre 2023 - VILLENEUVE-sur-LOT

 

 

« Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel. »

 

      Frères et sœurs bien-aimés, j’ai eu l’occasion il y a 15 jours, au cours de la clôture de la Mission Saint Gabriel, de parler de l’individualisme actuel, même des croyants catholiques (« c’est ma vie », « j’ai tout ce qu’il me faut »). Pourtant, le Christ nous oblige à ne pas « fermer notre cœur » et à toujours considérer l’autre comme un frère, qui plus est lorsqu’il est baptisé.

 

L’écoute est donc dans l’ADN du christianisme, c’est pourquoi aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, je vais vous demander pendant quelques minutes, 2 par 2, d’échanger sur une question…

L’écoute peut être une vraie thérapie, elle demande délicatesse, vérité et charité, et elle nous aide à croire que toute réconciliation est possible selon Dieu !

 

     A l’écoute de la Parole de Dieu ce dimanche, je voudrais vous poser 2 questions à échanger 2 par 2 pendant 6 minutes, maintenant :

 

1/ Qui est un frère / une sœur pour moi ?

 

2/ Qui peut le mieux appeler à la Réconciliation, au Pardon ?

 

 

 

      ...Oui, dit Jésus, « quand 2 ou 3 sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux », nous pouvons en faire l’expérience… Il était là, c’est certain dans ces échanges qui vont continuer de nous éclairer.

 

« Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel. »

 

                                                                                            Amen.

 

                                                                                            Père Thibaud de La Serre

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