Dimanche 15 janvier 2023 – Villeneuve-sur-Lot
« Celui-là baptise dans l’Esprit Saint. Moi, j’ai vu et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
Frères et sœurs bien-aimés, en ce redémarrage du Temps ordinaire, avec le témoignage de Jean-Baptiste, je me suis demandé de qui je devais vous parler :
* de Jésus ? « L’Agneau de Dieu », « le Fils de Dieu », celui que révèle le Père et l’Esprit au baptême dans le Jourdain, et celui dont témoigne Jean ouvertement.
* de Jean-Baptiste lui-même ? Le témoin, celui qui est un serviteur et qui s’efface derrière Jésus ? Car c’est un exemple à suivre…
* ou encore de l’Esprit Saint ? Puisque l’Esprit de Dieu est à l’œuvre tant dans le Christ révélé, que dans celui qui s’efface, et que le baptême du Christ (dit Saint Jean) ne sera plus un baptême d’eau mais bien un « baptême dans l’Esprit Saint » !
… En fait, je crois qu’il faut que je vous parle de l’union entre le Seigneur et celui qui annonce le Seigneur. De l’union entre le contenant et le contenu, pourrait-on dire… entre le corps (le serviteur) et le cœur (le Messie). Car s’il n’y a pas d’union entre le Christ et son disciple, il ne pourra y avoir vraiment de témoignage…
Hier soir par exemple, à l’aumônerie des lycéens, nous avons parlé du témoignage de notre foi dans la vie de tous les jours : le témoignage, c’est-à-dire l’union à Dieu se fait d’abord par la prière, et par la vie, déjà même sans se parler, l’attention aux autres, l’ascèse de ne pas juger les personnes, et surtout l’écoute.
Mais comment écouter vraiment et gratuitement les autres si l’on n’écoute pas vraiment et de manière assidue la Parole même de Dieu dans la Bible ? Oui, l’union de nous-même avec le Seigneur se fait d’abord par une union des cœurs, une union spirituelle et corporelle. Une union qui passe par tous les sens : l’ouïe, le toucher, la vue, le goût et même l’odorat (sentir bon le Saint Chrême, le parfum du pardon et de la douceur).
Frères et sœurs, nous n’avons pas été seulement baptisés « dans l’eau » (le baptême de Jean). Non, nous avons été baptisés « dans l’Esprit Saint », c’est-à-dire dans une union profonde avec Dieu, en Dieu, et comme Dieu le veut.
L’Esprit Saint ne nous lâchera pas tant que nous ayons donné notre dernier souffle (c’est le même mot « pneuma » en grec). Cette union avec Dieu, par l’Esprit Saint et son œuvre en nous, peut donc progresser, ou régresser, en fonction de notre écoute ou non-écoute… avec nos oreilles, mais surtout avec notre cœur.
Mettons-nous davantage à l’école du Maître, c’est-à-dire dans la douceur (l’agneau n’est pas un mouton) et l’humilité (du serviteur), pour un jour être liés au Christ pour toujours…
« Celui-là baptise dans l’Esprit Saint. Moi, j’ai vu et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
Amen.
Père Thibaud de La Serre